Les dirigeants politiques du Canada ont rapidement réagi, dimanche, à l’attentat survenu au Pakistan. L’explosion d’une bombe dans un parc d’attraction de Lahore a fait au moins 73 morts et des centaines de blessés. Le groupe qui a revendiqué l’attentat, lié aux talibans, a déclaré viser les chrétiens.
«Le Canada condamne les explosions à Lahore, Pakistan. Nos pensées et prières sont avec toutes les victimes», a écrit le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, sur son compte Twitter.
Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a aussi réagi. «Le Canada condamne l’attaque odieuse d’aujourd’hui ciblant des familles et des enfants à Lahore. Le Canada offre ses condoléances aux victimes et à leurs familles», a-t-il écrit sur Twitter.
Dans une déclaration remise ensuite à la presse, le ministre Dion a dénoncé cet «attentat terroriste perpétré dans un parc public, à proximité d’une aire de jeu pour enfants».
«Il est particulièrement tragique que cette attaque ait eu lieu durant la fin de semaine de Pâques, une période sacrée pour bien des familles», a-t-il ajouté. «Au nom de tous les Canadiens, je présente mes plus sincères condoléances aux familles et aux amis des victimes, tant chrétiennes que musulmanes, et je souhaite un prompt rétablissement à tous ceux qui ont été blessés lors de cette attaque.»
L’ambassadeur canadien pour la liberté de religion, Andrew Bennett, n’a toutefois émis aucun commentaire au lendemain de cet événement. Ce silence confirme, pour certains observateurs, que le Bureau de la liberté de religion vit ses derniers jours.
«Nos pensées vont aux proches des victimes de l’attentat à Lahore, au Pakistan. Nous continuerons de combattre ceux qui sèment la haine», a écrit Thomas Mulcair, chef du Nouveau Parti démocratique.
Le secrétaire général du Conseil oecuménique des Églises, le pasteur Olav Fykse Tveit, a demandé au gouvernement pakaistanais de mieux défendre les minorités religieuses.
«Cette attaque est particulièrement odieuse, d’abord parce qu’elle semble avoir volontairement visé de jeunes enfants qui s’amusaient dans un parc. De plus, on semble chercher à s’en prendre à la minorité chrétienne du Pakistan, le jour même de Pâques, une fête sacrée», a déclaré le secrétaire général du COÉ.
Directrice du bureau canadien d’Aide à l’Église en détresse, Marie-Claude Lalonde rappelle que le Pakistan n’en est pas à son premier attentat où des membres de minorités religieuses sont prises pour cible. «On peut penser, en 2011, aux assassinats du gouverneur du Penjab, Salman Taseer, et de Shahbaz Bhatti, alors ministre des Minorités religieuses. L’an dernier, deux églises chrétiennes ont été la cible d’attentats.»
Elle note que «ce qui est différent ici, c’est qu’il semble que le porte-parole de Jamaat-ul-Ahrar [NDLR: groupe djihadiste pakistanais] ait déclaré que les chrétiens étaient véritablement leur cible. Le drame, c’est qu’il y a 73 morts, dont près de 30 enfants, et que la majorité de ceux-ci sont musulmans.» Elle constate aussi que «la police pakistanaise semble prendre la chose très au sérieux, ce qui contraste avec le passé alors que régnait l’impunité».