Près d’un an plus tard, le pape François a nié les affirmations d’un ancien nonce apostolique aux États-Unis, l’accusant, ainsi que d’autres responsables de l’Église, de ne pas avoir donné suite aux accusations d’abus de conscience et de pouvoir de l’ancien cardinal de Washington, Theodore E. McCarrick.
«Je ne connaissais évidemment pas McCarrick. Rien, rien. J’ai répété à plusieurs reprises que je ne savais pas, que je ne savais pas du tout», a déclaré le pape dans une entrevue avec la journaliste mexicaine Valentina Alazraki publiée par Vatican News le 28 mai. «Vous savez que je ne connaissais rien de McCarrick; sinon, je ne serais pas resté silencieux.»
Dans une lettre ouverte publiée pour la première fois en août 2018, Mgr Carlo Maria Vigano, qui a été nonce aux États-Unis de 2011 à 2016, a affirmé avoir informé le pape de ces allégations dès 2013.
Le pape, qui était à Dublin pour la Rencontre mondiale des familles lors de la publication de ces allégations, avait refusé de les commenter directement et avait demandé aux journalistes de «lire cette déclaration attentivement et de faire [leur] propre jugement».
Le pape a déclaré à Alazraki que cette réponse était «un acte de foi» de la part des personnes lisant le document. «Peut-être que quand un peu de temps aura passé, j’en parlerai», avait-il déclaré lors de son vol de retour pour Rome.
À l’époque, il n’avait pas lu la lettre entière de Vigano et avait décidé de «faire confiance à l’honnêteté des journalistes» et leur avait demandé de tirer leurs propres conclusions.
Le pape François a déclaré que les reportages sur les incohérences dans le témoignage de l’archevêque Vigano «étaient très bons, c’était mieux que de m’expliquer pour me défendre. [Les journalistes] ont jugés avec la preuve qu’ils avaient entre les mains.»
Une autre raison de rester silencieux, a-t-il dit, était d’essayer d’imiter l’approche adoptée par Jésus le Vendredi saint, où, face à «un climat de perversité, il a fermé la bouche».
«Le Seigneur nous a appris ce chemin et je le suis», a déclaré le pape.
«Face à un climat de perversité, vous ne pouvez pas répondre», a déclaré le pape François. «Et cette lettre était vicieuse, comme vous vous en êtes rendu compte par la suite, qu’elle a été payée, comme certains d’entre vous l’ont signalé. Je ne sais pas [si c’est vrai], mais j’examine les conséquences.»
Junno Arocho Esteves
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