Cinq membres du comité de coordination de la Table interreligieuse ont rencontré pour la toute première fois le premier ministre du Québec. Ce rendez-vous de plus d’une heure s’est tenu le mardi 1er décembre. Le premier ministre Legault fut le premier à l’annoncer sur Facebook et Twitter.
«Nous avons discuté, entre autres, des mesures sanitaires pour lutter contre la pandémie dans les lieux religieux et de l’aide aux personnes dans le besoin», a écrit François Legault au terme de cette rencontre. Ses publications dans les réseaux sociaux étaient accompagnées d’une photographie officielle.
Tant le premier ministre que les leaders religieux s’en sont tenus à des commentaires généraux sur la teneur exacte des discussions. Ces derniers ont fait état d’une discussion «franche et ouverte» dans un communiqué envoyé aux médias deux jours après la rencontre. Les leaders religieux ont notamment tenu à se dissocier des groupes qui ne respectent pas les protocoles sanitaires négociés avec le gouvernement.
En réaction à cette rencontre, le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) a fait état le lendemain d’une «rencontre productive» avec le premier ministre «qui a permis à la coprésidente du CIJA de discuter des défis auxquels font face les juifs québécois et d’autres communautés religieuses depuis le début de la crise sanitaire».
Adriana Bara, directrice du Centre canadien d’œcuménisme, Brenda Gewurz, de la communauté juive, l’imam Hassan Guillet, Mgr Pierre Murray, le secrétaire général de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ), et Mgr Bruce Myers, évêque anglican de Québec, ont dit espérer jeudi «que cette première rencontre avec le premier ministre confirme l’établissement d’un canal de communication véritable entre la Table interreligieuse de concertation et le gouvernement». Ce souhait n’a pour l’instant pas donné lieu à pareille réciprocité publique de la part du bureau du premier ministre.
Communication «laborieuse»
Depuis le début de la pandémie et de l’entrée en vigueur des mesures sanitaires, la Table interreligieuse, un organisme créé dans ce contexte pour assurer la liaison entre les autorités publiques et les communautés de foi présentes au Québec, s’est régulièrement plainte d’avoir de la difficulté à établir des contacts avec des hauts responsables du gouvernement et de la santé publique.
«Bien que cette communication ait été laborieuse au cours des premiers mois de la pandémie, les évêques reconnaissent et saluent le fait que, depuis plusieurs semaines, les relations avec l’État se sont considérablement améliorées», a pour sa part commenté l’AECQ dans un communiqué différent émis le 3 décembre.
Pour que cette communication soit «heureuse et fructueuse», affirment les évêques, ces échanges «doivent s’appuyer sur un véritable respect mutuel et une reconnaissance réciproque de la contribution de toutes les parties au vivre-ensemble».
Les évêques ont néanmoins salué «l’ouverture dont le premier ministre a fait preuve en invitant les représentants de la Table à le rencontrer pour discuter des enjeux sanitaires relatifs aux lieux de culte et des autres préoccupations des groupes religieux». Ils sont d’avis qu’il est important que des canaux de communication stables existent entre les communautés de foi et l’État québécois.
Le député de Montmorency, Jean-François Simard, a contribué à l’organisation de cette rencontre. Ce dernier était présent lors de la réunion du 1er décembre.
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