Quatre Canadiens sur cinq souhaitent que le pape François présente des excuses officielles aux survivants des pensionnats autochtones, révèlent les données d’un sondage commandé par l’Assemblée des Premières Nations et la Fondation canadienne des relations raciales et rendues publiques le 15 juin 2021.
Dans la foulée de la découverte des restes de 215 enfants à Kamloops, la firme Abacus Data a demandé à quelque 3000 Canadiens s’ils connaissaient ou ignoraient jusqu’alors le fait que le gouvernement fédéral ait financé plus d’une centaine de pensionnats autochtones dans tout le pays
Le sondage, réalisé du 4 au 8 juin 2021, a aussi demandé aux participants d’indiquer quelles institutions devaient être tenues responsables de l’héritage du système des pensionnats.
Ainsi, 90 % cent des répondants croient que le gouvernement fédéral est responsable des dommages causés par les pensionnats, suivi de l’Église catholique (81 %) et de la Gendarmerie royale du Canada (80 %). L’Église Unie, l’Église anglicane et l’Église presbytérienne obtiennent un taux légèrement moindre (76 %).
Les sondeurs ont cherché à connaître les connaissances des Canadiens sur le système des pensionnats.
Quinze ans après l’approbation par le gouvernement fédéral et les Églises canadiennes de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, treize ans après les excuses officielles du Canada aux anciens élèves des pensionnats autochtones et six ans après le dépôt du rapport de la Commission de vérité et réconciliation, les données du sondage rendues publiques aujourd’hui révèlent que les Canadiens en savent finalement très peu sur l’histoire de ces institutions.
Si près de sept répondants sur dix savaient que les pensionnats autochtones étaient principalement administrés par des Églises et qu’ils étaient financés par le gouvernement du Canada, tout autant ignoraient qu’un nombre de 139 pensionnats autochtones avaient été mis en place dans les différentes provinces. Trois Canadiens sur quatre ne savaient même pas qu’entre 3000 et 6000 enfants y étaient décédés.
C’est pourquoi 76 % des répondants accueilleraient favorablement que les écoles des différentes provinces améliorent leur enseignement de l’histoire canadienne afin d’y intégrer histoire de ces pensionnats.
«Bien que l’héritage historique du système des pensionnats au Canada soit honteux, il doit être enseigné, analysé en profondeur et intégré aux programmes d’études provinciaux afin que quelque chose comme cela ne se répète jamais, jamais», a déclaré Mohammed Hashim, le directeur général de la Fondation canadienne des relations raciales.
«Ignorer ce terrible chapitre ne fait pas que déshonorer les survivants et les victimes du système des pensionnats, c’est un déshonneur et un mauvais service à l’intégrité de la société canadienne», a-t-il ajouté.
Mentionnons enfin que 58 % des répondants croient que l’on doit renommer les édifices et les institutions qui portent actuellement le nom d’une personnalité politique ou religieuse qui a pris part dans la construction d’un pensionnat ou encore dans l’administration du système des pensionnats autochtones. De telles mesures ont d’ailleurs déjà commencé à être prises, notamment en Alberta.
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