La Cour supérieure du Québec vient d’autoriser qu’une action collective soit exercée contre la province canadienne des Frères de Saint-Gabriel. Présentée il y a un an, cette demande a été déposée au nom de toutes les personnes mineures qui, entre 1940 et aujourd’hui, ont été agressées sexuellement par un bénévole, un employé ou un religieux de cette congrégation.
Le demandeur, celui qui représente le groupe des victimes potentielles, est aujourd’hui âgé de 67 ans. Il allègue qu’il a été agressé sexuellement par un frère, il y a plus de 50 ans, alors qu’il fréquentait l’Orphelinat Saint-Arsène de Montréal.
«À plus d’une dizaine d’occasions, ce religieux, qui était aussi l’infirmier de l’établissement scolaire, s’adonnait à des attouchements aux parties génitales du demandeur», alors un enfant âgé de 11 à 13 ans, indique le cabinet Arsenault Dufresne Wee avocats, qui représente les victimes. Le surnom de ce frère infirmier, qui n’est pas identifié dans les documents judiciaires, était Tic-Tac.
Le demandeur réclame, selon la demande déposée il y a un an, une somme de 600 000 $ en dommages-intérêts pécuniaires, non pécuniaires et punitifs.
Le cabinet d’avocats ajoute qu’une liste d’agresseurs a été jointe à la demande d’autorisation initiale mais qu’elle est actuellement confidentielle car la congrégation en conteste la publication. Les avocats des victimes et de la congrégation vont débattre du sujet, le 12 mars 2021, devant le juge Sylvain Lussier de la Cour supérieure. C’est ce juge qui a autorisé hier, le 15 décembre 2020, le recours collectif contre la congrégation religieuse.
Le jugement précise que les «agressions sexuelles peuvent avoir été commises dans tout établissement de formation, école, collège, établissement de loisir, centre d’animation, camp, résidence, paroisse ou lieu de culte» sous la responsabilité des Frères de Saint-Gabriel.
Le frère René Delorme, responsable provincial des Frères de Saint-Gabriel, n’avait pas répondu, au moment de publier ces lignes, à nos demandes de commentaires. La congrégation n’a pas émis non plus de déclaration officielle. Les Frères de Saint-Gabriel sont présents au Québec depuis 1888. Ils ont dirigé l’Orphelinat Saint-Arsène de 1906 à 1976.
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