Autorisée le 19 mai 2021 par la Cour supérieure du Québec puis contestée par les Religieux de Saint-Vincent de Paul, la demande de recours collectif contre cette congrégation peut dorénavant aller de l’avant.
Le vendredi 13 août 2021, la juge Suzanne Gagné, de la Cour d’appel, a rejeté la requête pour permission d’appeler présentée, lors d’une audience tenue la veille, par les avocats de la congrégation.
« Toutes les personnes ayant été agressées sexuellement par tout religieux, membre, employé ou préposé » de la congrégation des Religieux de Saint-Vincent de Paul, depuis le 1er janvier 1940 peuvent donc s’inscrire en toute confidentialité à cette action collective, a fait savoir le cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats qui représente les victimes dans cette affaire.
C’est un homme, aujourd’hui âgé de 61 ans, qui a obtenu le statut de représentant pour toutes les victimes présumées. Il soutient avoir été agressé sexuellement par un religieux prêtre, décédé en 1990. Il aurait été victime d’attouchements au Patro de Jonquière ainsi qu’au camp de vacances du Lac-Kénogami, deux centres gérés par les Religieux de Saint-Vincent de Paul. Il avait alors 12 ans.
En janvier 2021, douze victimes s’étaient inscrites à ce recours. Certaines agressions seraient survenues à l’Institut Dominique-Savio de Montréal ainsi que dans trois patronages ou patros, ces centres pour les jeunes qu’ont animé les Religieux de Saint-Vincent de Paul dès leur arrivée au Québec en 1884.
Un des agresseurs, nommé à deux reprises dans la liste de janvier 2021, est le père Denis Vadeboncoeur (1940-2010). Ce religieux a été condamné en 1985 à une peine de 20 mois de prison pour agression sexuelle. Curé puis vicaire épiscopal en France où il s’établit, il fut de nouveau condamné, en 2005, à 12 ans de pénitencier.