Cherchant à s’adapter à la pandémie de COVID-19, la Faculté de théologie et de sciences religieuses (FTSR) de l’Université Laval lance des modules de formation à distance inédits pour le grand public. Ils seront en ligne dès le 25 mai.
Une quarantaine de modules durant chacun 3 h seront accessibles dans quelques jours. Moyennant des frais de 40 $ par module, n’importe quelle personne âgée de 19 ans ou plus pourra y avoir accès.
«On s’est retourné sur un dix cennes!», illustre Gilles Routhier, le doyen de la FTSR.
Ce projet n’existait pas du tout avant le début de la pandémie. Il est le fruit d’une réflexion sur le rôle qu’était appelé à jouer la Faculté pendant la crise.
«Dans les circonstances, on ne pouvait pas simplement dire qu’on continue la vie normale. À quoi sommes-nous appelés si on veut contribuer? Au moment où des gens cherchent à meubler leur confinement, que faire?», dit le doyen.
Bible, catholicisme, COVID-19, exploration des traditions religieuses, femmes, histoire du christianisme, pastorale, questions religieuses et théologiques, société, spiritualité, santé et vieillissement sont les grands thèmes couverts par ces modules. Ceux-ci seront offerts par le corps professoral de la FTSR.
«C’est du matériel neuf, s’empresse d’ajouter le professeur Routhier. Nos professeurs se retrouvent en terrain connu, mais avec un contenu adapté au public que nous voulons rejoindre.»
Les inscriptions seront ouvertes d’ici quelques jours, possiblement le mardi 19 mai. Un lancement officiel sur Facebook est aussi envisagé. La Faculté ignore encore combien de personnes se manifesteront.
Par ailleurs, il sera possible pour une personne de combiner des modules pour ensuite obtenir un crédit universitaire, sur approbation administrative. La personne devra alors acheter quatre modules, tandis que le cinquième sera offert.
En plus de ces formations individuelles, la Faculté a aussi commencé à développer des activités de formation continue avec les diocèses de Québec, de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et de Joliette. Des discussions sont en cours avec d’autres diocèses. Les formations offertes durent 9 heures et sont destinées à des cohortes fermées.
La FTSR se démarque parmi les Facultés de l’Université Laval pour sa capacité à offrir de telles formations. «Ce type de formation n’est pas généralisé», observe Gilles Routhier.
Il se réjouit de constater que le corps professoral s’adapte bien à la nouvelle situation. «Tous avaient déjà eu une formation pédagogique sur l’enseignement à distance. On ne partait pas de loin.»
Penser à la rentrée automnale
Le doyen reconnait qu’il est encore difficile de prédire quel sera l’impact de la crise sanitaire pour les sessions à venir, dont celle de l’automne 2020. Un sondage interne préparé par le Service Web et Recrutement étudiant et la Direction des affaires internationales et de la Francophonie laisse entrevoir que pratiquement tous les étudiants ont l’intention de poursuivre leurs études: 97% des étudiants actuels nationaux et internationaux, et 91% des candidats admis nationaux et 89% des candidats admis internationaux ont manifesté leur intention d’être présents à l’automne. Pour l’Université Laval et la FTSR, c’est une bonne nouvelle.
«Crise ou non, nous observons que plus le marché de l’emploi est bon, moins les étudiants restent. Pour l’année à venir, les perspectives du marché de l’emploi sont moins bonnes, donc les étudiants préfèrent rester à l’université et se perfectionner», note-t-il.
Il appartient donc aux Facultés de se positionner pour offrir les expériences les plus enrichissantes possibles.
L’Université Laval n’optera pas pour tout faire à distance. Cependant, les formations se feront tout de même largement à distance.
«On va privilégier les cours sur un mode comodal, surtout pour ceux qui font leur entrée dans un programme. ‘Comodal’ signifie qu’il y a un petit nombre en classe – on estime qu’on aura le quart de la capacité habituelle en classe – et les autres étudiants en virtuel. Mais tous feront classe en même temps. Il sera possible d’alterner le mode de présence entre les étudiants d’une semaine à l’autre», explique-t-il.
Cette approche vise notamment à encourager les interactions entre les professeurs et les étudiants, afin de ne pas simplement les laisser seuls devant un écran. Des améliorations technologiques ont d’ailleurs été apportées dans une salle à la FTSR pour rendre l’expérience la plus fluide possible.
Quant aux cours à distance, on misera sur l’effet de cohorte, en encourageant les discussions et les échanges sur les contenus.
«Contrairement à la situation que nous avons vécue en mars, où il a fallu s’adapter rapidement, nous nous préparons déjà à la session d’automne pour rendre l’expérience étudiante la plus riche possible», assure le doyen.
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