C’est la semaine dernière, à Montréal, que les deux récipiendaires du prix Claude-Masson ont officiellement reçu leur trophée, une sculpture de l’artiste sherbrookoise Karine Sirois.
La chroniqueuse Josée Blanchette, du quotidien Le Devoir, et le dominicain Benoît Lacroix n’avaient pu se rendre à Québec en octobre, lors du congrès annuel de l’Association des médias catholiques et œcuméniques (AMéCO).
Mardi soir, au couvent des dominicains de Montréal, là même où habite le père Lacroix, l’association leur a rendu hommage.
Jacinthe Lafrance, la présidente de l’AMéCO, a souligné que c’était la première fois que son organisme remettait ce prix «à deux personnes qui ne travaillent pas ensemble». Mais, «la relation d’amitié entre le dominicain et la chroniqueuse, connue du public, nourrit mutuellement l’œuvre de l’une et de l’autre».
Elle explique que Josée Blanchette a obtenu le prix car la chroniqueuse «traverse une zone d’humanité et de sensibilité chaque fois qu’elle écrit». Quant au dominicain Benoît Lacroix, longtemps rédacteur invité à La Presse, elle souligne «son témoignage d’une foi ouverte, grande et humble à la fois».
Le père Lacroix, qui a fêté en septembre son 100e anniversaire de naissance, s’est réjoui que son amie ait obtenu ce prix conjointement avec lui. «Une femme, un homme. Les deux à égalité. C’est un signe prophétique, une sorte d’espérance. Le plus important dans la vie, c’est d’apprendre à vivre ensemble», a-t-il dit.
Le prix Claude-Masson est attribué, chaque deux ans, en hommage à «la qualité du travail journalistique d’une personne ou d’une publication qui œuvre dans la presse écrite francophone du Canada et qui se distingue par la promotion qu’elle fait de valeurs éthiques et humaines telles que la charité, la justice, la paix, la solidarité et le respect de la vie».
C’est en 1999 que décédait tragiquement Claude Masson, alors vice-président et éditeur adjoint de La Presse. Claude Masson et Jeannine Bourdages, son épouse, faisaient partie des victimes du vol 990 d’EgyptAir qui s’est abîmé le 31 octobre 1999 au large des côtes américaines peu après son décollage de New York. Deux jours plus tôt, le journaliste donnait une conférence au congrès annuel de l’Association canadienne des périodiques catholiques, devenue l’AMéCO l’an dernier.
Quelques heures avant son départ, il avait téléphoné à son frère Julien, présent mardi soir lors de la remise du prix Claude-Masson. «Il m’a dit: ‘Nous allons faire un grand voyage’», a-t-il confié. Il a expliqué que Claude Masson était un patron auprès de qui plusieurs journalistes et employés de La Presse allaient chercher conseils et soutien lorsqu’ils traversaient des moments difficiles dans leur vie personnelle.
En 2013, le chroniqueur Stéphane Laporte avait obtenu le prix Claude-Masson.