Samedi après-midi, à deux pas de l’entrée du poste-frontière de Covey Hill, en Montérégie, deux évêques anglicans ont déposé au sol une petite icône du Bon Samaritain.
«Que chaque réfugié qui traverse à pied puisse rencontrer ici un bon samaritain», ont prié Mary Irwin-Gibson et Bruce Myers, respectivement évêques des diocèses de Montréal et de Québec, entourés de quelques dizaines de personnes qui les ont suivis, en procession d’automobiles, jusqu’au poste frontalier.
Les deux évêques venaient de présider, le samedi 14 octobre, une messe en solidarité avec tous ces migrants qui se pressent aux frontières dans l’espoir d’une vie meilleure.
Rencontrer Jésus à la frontière
À cinq kilomètres du poste de Covey Hill, sous un chapiteau permanent situé au centre du vaste terrain de la Foire de Havelock, c’est la parabole du Bon Samaritain qui a été lue aux quelque soixante personnes qui ont accepté l’invitation des deux diocèses anglicans québécois de Rencontrer Jésus à la frontière.
Paul Clarke d’Action Réfugiés Montréal s’est inspiré de cette parabole pour présenter son organisme qui visite deux fois par semaine les hommes, les femmes et les enfants détenus au Centre de surveillance de l’immigration de Laval et qui offre aux réfugiés des services de parrainage et de jumelage.
«Nous ne passons pas devant, nous ne passons pas notre chemin. Comme le bon Samaritain, nous nous arrêtons, nous portons secours», a dit cet ex-gérant de banque devenu, il y a quatre ans, directeur général de cet organisme appuyé financièrement par le diocèse anglican de Montréal et par l’Église presbytérienne au Canada.
«Il y a plusieurs voix dans notre société qui parlent de plus en plus fort contre l’accueil des étrangers», a souligné Mgr Bruce Myers, évêque de Québec, bien conscient que le poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle, situé tout près, a été le théâtre d’affrontements récents entre pro et anti-immigration.
«Nous ne sommes pas ici pour tenir une manifestation ou pour poser un geste politique. Nous ne voulons pas lancer un débat sur les politiques d’immigration. Comme Église, nous voulons offrir un témoignage, une autre voix.»
Tout juste avant le début de cette messe tenue en plein air, l’évêque anglican a rappelé que «Jésus et ses parents étaient, eux aussi, des réfugiés».
«Et chaque personne qui se présente à la frontière, à nos portes, est un être humain, créé à l’image de Dieu.»