Quand le premier ministre François Legault a demandé l’annulation de tous les rassemblements en raison de la pandémie de la COVID-19, Edith Bélanger, la coordonnatrice de la pastorale diocésaine de l’archidiocèse de Sherbrooke, s’est empressée de téléphoner aux responsables de toutes les paroisses afin de connaître leurs besoins.
«On leur a demandé quels besoins on pourrait combler en tant qu’équipe diocésaine. Une demande est revenue souvent», explique-t-elle. Celle d’avoir un service où des gens peuvent se confier, trouver une oreille attentive et, pourquoi pas, prendre un temps de prière avec une autre personne.
C’est ainsi que le mercredi 25 mars, l’archidiocèse annonçait qu’«en ce temps où la distance est nécessaire, mais où l’isolement peut peser lourd», il se dotait d’un service d’écoute téléphonique.
«Vous désirez parler à quelqu’un pour briser la solitude? Vous aimeriez vous confier à une personne de confiance avec le désir d’être entendu? Vous souhaitez prendre quelques minutes pour prier avec une autre personne? Vous êtes au bon endroit», clame l’avis distribué par l’équipe d’Edith Bélanger.
Cet «endroit», c’est un numéro de téléphone (819-563-9934 poste 209) où on laisse ses coordonnées ainsi que l’heure à laquelle un intervenant pourrait nous joindre facilement.
Deux semaines après son lancement, Edith Bélanger confie que le service diocésain n’est pas encore beaucoup utilisé. «On a reçu quelques demandes.» Elle se réjouit toutefois de savoir que plusieurs paroisses ont, elles aussi, mis en place un tel service pour leurs paroissiens.
Depuis le début des mesures de confinement, «des paroisses donnent un coup de fil à leurs paroissiens». L’inverse est aussi vrai, dit-elle. «Des paroissiens téléphonent afin de parler à leur curé ou à leur agent de pastorale.»
Dans l’équipe de téléphonistes que la coordonnatrice a constituée, on trouve déjà vingt personnes, «des prêtres, des agents de pastorale, des gens qui ont été désignés pour faire de l’écoute. Ils en font déjà dans leur milieu», dit Edith Bélanger.
«Les gens ont besoin de parler. Et plus le temps avance, plus les questions, l’angoisse et les questions de foi vont surgir», estime-t-elle.
Elle indique que les appels reçus jusqu’à maintenant, au diocèse ou encore localement, démontrent que «les gens veulent avant tout parler».
Auprès d’une oreille attentive, «ils parlent de leur famille et de ce qu’ils vivent à cause de la COVID-19». Les personnes qui participent régulièrement aux célébrations eucharistiques expriment leur «besoin de parleur de leur foi en Dieu». D’autres, encore, «vivent de l’angoisse».
Quelle est la durée de ces contacts téléphoniques. «Tout dépend des besoins de la personne», répond Edith Bélanger. Mais elle a proposé à ses intervenant de réserver entre 15 et 30 minutes par appel. «L’important, c’est de s’adapter aux besoins de la personne au bout du fil.»
Quand cette crise sanitaire sera enfin terminée, «ce serait pertinent de poursuivre cette approche», estime-t-elle.
«Après, on va évaluer tout cela. Mais il y a du potentiel» dans ce service d’écoute, dit la coordonnatrice de la pastorale diocésaine.
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