Le parti dirigé par François Legault, la Coalition avenir Québec (CAQ), a obtenu la majorité des sièges à l’Assemblée nationale lors des élections générales du 1er octobre 2018. Les 74 députés élus de la CAQ obtiennent ainsi les coudées franches afin de réaliser, au cours des quatre prochaines années, les engagements du programme de leur parti ainsi que les promesses qu’ils ont lancées durant les 39 jours de la campagne électorale.
Le 15 septembre 2018, François Legault s’est engagé à augmenter les sommes consacrées à la préservation du patrimoine religieux québécois et à consentir des budgets pour la conversion des lieux de culte qui doivent fermer leurs portes.
«Il faut redonner vie à nos églises, leur trouver de nouvelles vocations au besoin, mais il faut les conserver. Notre patrimoine religieux, c’est une partie de notre mémoire collective», a déclaré François Legault, sur le parvis de l’église Sainte-Famille de Cap-Santé et aux côtés des candidats des circonscriptions de Portneuf et de Champlain, Vincent Caron et Sonia LeBel, tous deux élus lors du scrutin de lundi.
Un gouvernement de la CAQ va «rétablir le financement pour la restauration du patrimoine culturel à caractère religieux à 20 M$ par année», avait alors promis le nouveau premier ministre du Québec. Il a aussi proposé de créer «un fonds de soutien à la conversion des églises doté d’une enveloppe de 5 M$». Cette somme entend «appuyer les projets de diversification des activités ou de transformation d’églises», à la condition qu’elles demeurent au service de la communauté.
Signes religieux
La question des signes religieux n’aura pas fait l’objet de passionnés débats durant les 39 jours de la dernière campagne électorale. Dans son programme, la CAQ s’engage à interdire le port de signes religieux au personnel en position d’autorité, ce qui inclut les enseignants. «Après 10 années de débat sur les signes et les accommodements religieux, il est plus que temps d’agir et d’adopter une véritable loi sur la laïcité de l’État», mentionne-t-on.
En 2017, les députés de la CAQ s’étaient opposés à l’adoption du projet de loi 62 sur la neutralité de l’État et avaient promis de l’abroger lorsqu’ils prendraient le pouvoir. La nouvelle loi stipulera notamment que le Québec est un État laïque et que «tout membre du personnel de l’État ne pourra porter un tchador, un niqab ou une burqa dans l’exercice de leurs fonctions, puisqu’ils sont des symboles de soumission et d’asservissement qui vont à l’encontre du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes».
Cours Éthique et culture religieuse
Le 10e anniversaire du cours Éthique et culture religieuse n’aura guère été souligné par les divers candidats durant la dernière campagne électorale.
S’il était élu, le Parti québécois a toutefois indiqué qu’il s’empresserait de le remplacer par un cours de «citoyenneté québécoise».
Le programme du parti de François Legault, qui aligne pourtant plusieurs propositions sur l’éducation au Québec, est muet à ce sujet. Mais à la CAQ, on a déjà démontré une ouverture pour une réforme du cours. Les modalités restent toutefois largement à préciser.
Rappelons qu’en mai 2000, alors qu’il était ministre de l’Éducation dans le gouvernement de Lucien Bouchard (Parti québécois), François Legault avait présenté les orientations gouvernementales sur la place de la religion à l’école. Le projet de loi sur la confessionnalité scolaire qu’il parrainait reconnaissait «que le fait religieux a une place dans l’école québécoise» et lançait déjà l’idée d’un «programme d’éthique et de culture religieuse au second cycle du secondaire».