La veille de l’inauguration officielle du Synode des évêques sur la famille, un prêtre polonais membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) a publiquement révélé son homosexualité et a annoncé qu’il vivait en couple avec le même conjoint depuis un bon moment déjà.
Âgé de 43 ans, Mgr Krzysztof Charamsa a accordé des entrevues à des médias polonais et italiens. Il prévoyait tenir une conférence de presse le lendemain devant les bureaux de la CDF. Ce point de presse a cependant eu lieu dans un restaurant des environs.
Le 3 octobre, le porte-parole du Vatican, le jésuite Federico Lombardi, a révélé qu’il fallait faire preuve de respect à l’égard de Mgr Charamsa et des réflexions qu’il porte sur sa vie personnelle et sexuelle. Le père Lombardi a cependant remis en question la décision de ce dernier de tenir ce point presse «la veille de la reprise des travaux du synode». Décision, ajoute-t-il, qui est «sérieuse et irresponsable, puisqu’elle cherche à soumettre le synode à une pression médiatique indue».
La messe inaugurale du Synode des évêques sur la famille a eu lieu le dimanche 4 octobre.
«Mgr Charamsa ne pourra assurément pas poursuivre son travail auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ni dans les universités pontificales», ajoute le père Lombardi.
Rappelons que Mgr Charamsa enseignait la théologie à l’Université Grégorienne, de même qu’à l’Athénée pontifical Regina Apostolorum de Rome.
«Les autres aspects de sa situation devront être tranchés par l’ordinaire de son diocèse d’origine», c’est-à-dire par l’évêque de Pelplin, en Pologne, ajoute le père Lombardi. Mgr Charamsa travaillait à la Congrégation pour la doctrine de la foi depuis 2003. Il a été ordonné prêtre en 1997 dans le diocèse de Pelplin.
Une sortie de placard médiatique
Dans l’une des entrevues qu’il a accordées avant sa conférence de presse, Mgr Charamsa a révélé au journal italien Corriere della Sera qu’il souhaite «que l’Église et sa communauté découvrent qui il est, c’est-à-dire un prêtre heureux et fier de son identité». Il affirme être «prêt à faire face aux conséquences de ses actes». Selon lui, «le temps est venu pour l’Église d’ouvrir les yeux et de comprendre qu’il est inhumain de condamner les croyants LGBT à une vie d’abstinence et dénuée d’amour».
À l’instar de la plupart des prêtres soumis au rite latin de l’Église catholique, Mgr Charamsa s’est engagé à une vie de célibat. Des assouplissements à cette règle ont cependant été adoptés au fil des ans, notamment à l’endroit d’ex-pasteurs anglicans qui étaient mariés avant de devenir prêtres catholiques.
En ce qui a trait à l’homosexualité, le Catéchisme de l’Église catholique affirme que «la Tradition a toujours jugé ‘intrinsèquement désordonnés les actes homosexuels’. Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils empêchent l’acte sexuel de faire le don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une véritable complémentarité sexuelle et affective. Ils ne sauraient donc être approuvés en aucune circonstance».
Le catéchisme affirme aussi que les homosexuels «doivent être acceptés et traités avec respect, compassion et sensibilité. Toute forme de discrimination injuste à leur égard doit être évitée».
«Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté», ajoute le catéchisme.
En marge du Synode sur la famille, Mgr Charamsa a participé à un colloque organisé par une coalition de catholiques LGBT (Global Network of Rainbow Catholics). Ce colloque a eu lieu les 3 et 4 octobre derniers et s’intéressait aux interactions entre l’homosexualité, la vie familiale et l’Église catholique.
Cindy Wooden, Catholic News Service
Trad. et adap. Présence – information religieuse