Plusieurs dirigeants religieux canadiens ont condamné les attentats qui ont frappé des églises et des hôtels du Sri Lanka le 21 avril, tuant et blessant plusieurs centaines de personnes.
Le Conseil canadien des imams (CCI) a dénoncé ces attaques terroristes survenues le jour de Pâques dans un communiqué conjoint émis avec la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC).
Les deux organisations affirment s’unir pour «rejeter toutes les formes de haine, de violence et de discorde».
«Nos deux traditions religieuses parlent de paix, d’amour et de justice pour toute l’humanité, disent-elles dans leur note datée du 25 avril. Il est abominable de voir des gens du Sri Lanka, rassemblés pour la célébration religieuse de la fête de Pâques ou en compagnie de leur famille et de leurs amis dans des hôtels, victimes d’actes de haine et de mépris pour la vie humaine.»
Tant le CCI que la CECC ont également réagi individuellement.
Le CCI a exprimé ses condoléances aux victimes et à leurs proches, et a indiqué être solidaire des chrétiens canadiens qui pleurent la mort de leurs coreligionnaires sri-lankais ainsi persécutés.
«Selon les enseignements coraniques, tous les lieux de culte sont des sanctuaires qui doivent être protégés, écrit le CCI. Ce sont les endroits où les membres de divers groupes religieux trouvent réconfort et paix. Il est odieux que cette paix soit perturbée, que la sainteté soit violée et que des vies soient brisées par des terroristes qui n’appartiennent à aucune religion et ne souscrivent à aucun idéal moral.»
Le président de la conférence épiscopale canadienne a pour sa part fait parvenir une lettre de condoléance à son homologue sri-lankais dans laquelle il lui offre ses «plus sincères condoléances».
«Nous pleurons les actes de violence insensée qui visaient des fidèles chrétiens, des familles et des visiteurs, répandant des semences de haine et de division dans un lieu de paix et d’unité que chaque société devrait promouvoir et protéger», a écrit Mgr Lionel Gendron, évêque de Saint-Jean-Longueuil, à Mgr Julian Winston Sebastian Fernando, évêque de Badulla.
De son côté, le primat de l’Église anglicane du Canada, Mgr Fred Hiltz, a appelé à prier pour les victimes tout en livrant un message aux accents politique.
«Le Sri Lanka est une nation sous le choc – non seulement par ce qui s’est passé, mais par ce qui semble être un manque d’action de la part du gouvernement pour alerter les fidèles et les touristes afin qu’ils prennent des mesures de précaution alors qu’il avait été prévenu que de telles attaques étaient très probables, a-t-il déclaré. La réaction des Sri-Lankais chez eux et ailleurs dans le monde est un mélange de consternation et d’indignation. Tout cela est très poignant compte tenu de l’élection présidentielle des prochaines semaines.»
Le modérateur de l’Église Unie du Canada a composé une longue prière pour les victimes dans laquelle il demande à «Dieu» de «transformer le monde».
«Nous prions pour que les auteurs de tels actes fassent l’expérience de la conversion de l’esprit et du cœur qui les empêche de justifier la violence brutale comme moyen d’atteindre leurs objectifs», a également déclaré le pasteur Richard Botts.
Un bilan revu à la baisse
Le bilan exact des attentats du 21 avril a de nouveau été revu le 25 avril, faisant passer le nombre de victimes de 359 à 253. Cependant, le nombre de 500 personnes blessées tient toujours. Les autorités sri-lankaises ont expliqué qu’en raison du démembrement des corps, plusieurs victimes avaient été comptées deux fois.
Le 24 avril, le gouvernement indiquait que neuf kamikazes ont frappé six sites: trois églises à Colombo, Negombo et Batticaloa, et trois hôtels de luxe à Colombo. Les attentats ont été revendiqués par le groupe État islamique, évoquant une vengeance pour les attentats de cet hiver contre deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Le gouvernement soupçonne plutôt le groupe islamiste local National Thowheeth Jama’ath.
***