Le nom de la nouvelle ou du nouveau président de la branche canadienne de la Société de Saint-Vincent de Paul (SSVP) sera connu au milieu du mois de juillet.
Le samedi 10 juin, à l’occasion d’une rencontre nationale de cet organisme catholique, les candidats Linda Dollard et Pascal LaRouche vont rencontrer, à Ottawa, des membres de l’organisme de charité, prononcer une allocution qui sera retransmise via Zoom et présenter les valeurs qu’ils souhaitent défendre durant leur mandat à la présidence.
Le vote, uniquement par scrutin électronique, se déroulera du 15 au 30 juin. Les résultats seront annoncés le 14 juillet. Le candidat élu entrera en fonction le 1er octobre.
Le 16 janvier, le président du Conseil national de la SSVP, Joseph Claude Bédard, a remis sa démission «immédiate». Dix jours plus tôt, il publiait une déclaration officielle dans laquelle il invitait les vincentiens à «défendre, protéger et préserver [leur] catholicité dans un monde post judéo-chrétien» et à ne pas «adhérer aux idéologies mondaines et séculaires» telles que «le privilège blanc, la théorie critique de la race, le mouvement Black Lives Matter, les LGBTQIA2S et la dysphorie transgenre, les pronoms préférés, la doctrine du relativisme, l’avortement et le suicide assisté».
Les candidats Linda Dollard et Pascal LaRouche ont préféré ne pas réagir au contenu de la déclaration du président démissionnaire. «Je ne l’ai pas lue», a dit M. LaRouche. Mme Dollard a indiqué qu’étant candidate, elle ne voulait pas discuter avec les journalistes «pour le moment».
Actuelle vice-présidente du Conseil national du Canada de la SSVP, Linda Dollard entend «revoir le modèle de gouvernance et les règlements» de l’organisme. Consciente qu’il est difficile d’attirer de nouveaux membres ainsi que des jeunes au sein du mouvement auquel elle contribue depuis 17 ans, elle souhaite «identifier des programmes de sensibilisation pour impliquer les jeunes qui sont l’avenir de la Société de Saint-Vincent de Paul». Celle qui habite à London, en Ontario, veut aussi «identifier et soutenir les moyens d’aider les gens à sortir de la pauvreté, notamment en matière de défense des droits, de logement et de salaire décent». Durant son mandat à la présidente, elle sera particulièrement attentive au cheminement spirituel des vincentiens, écrit-elle dans le plan d’action qui a été distribué aux membres de l’organisme.
Le Torontois Pascal LaRouche veut que la SSVP devienne «une voix efficace et inspirée au nom des pauvres, de nos donateurs et de nos confrères vincentiens». Il veut que tous les fonds recueillis par les membres de l’organisme «soient remis uniquement aux pauvres» et qu’ils ne s’accumulent pas dans des réserves ou des «comptes en fiducie». Il entend aussi favoriser des activités de recrutement auprès des non catholiques, dont «les conjoints non catholiques de catholiques, les étudiants de l’enseignement supérieur et les Autochtones qui ont abandonné l’Église catholique». Il demande enfin que l’on intègre les personnes LGBTQ à la SSVP «de même que les personnes divorcées et remariées».
Selon les règlements internes de l’organisme, tout président, tant au niveau local que national, doit être un membre à part entière, être un catholique pratiquant et ne pas occuper de poste rémunéré au sein de la SSVP.
En quittant la présidence du Conseil national de la SSVP en janvier 2023, Joseph Claude Bédard a aussi quitté sa fonction de membre du Fonds de réconciliation avec les Autochtones. Avec deux autres dirigeants des Chevaliers de Colomb et de la Ligue des femmes catholiques, il devait veiller «à la gouvernance transparente et efficace» de cette fondation lancée par les évêques catholiques du Canada.