«Peu importe l’uniforme, on peut tous avoir besoin d’aide.» Le président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, Mgr Noël Simard, aborde la question du suicide dans un message rendu public le 5 février.
«Nous sommes toutes et tous touchés par ce fléau qui exprime certes des troubles psychologiques mais aussi un mal à l’âme et un désespoir face à la quête de sens et du bonheur», écrit l’évêque de Valleyfield dans une lettre d’abord destinée aux gens de son diocèse.
Cette déclaration survient au moment même où se déroule la Semaine de prévention du suicide, qui a lieu cette année du 3 au 9 février. Le thème choisi pour cette 29e édition est «parler du suicide peut sauver des vies». La semaine est initiée par l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS).
Au Québec, les plus récentes données analysées par l’Institut national de santé publique du Québec avec la collaboration du Bureau du coroner indiquent qu’il y a eu 1046 suicides en 2016, en baisse de 104 comparativement à l’année précédente.
«Cette baisse indique que les efforts déployés pour prévenir le suicide semblent avoir été profitables, notamment chez les hommes», note l’AQPS, qui fait cependant remarquer que cela correspond à près de trois suicides par jour au Québec.
Le taux de suicide reste trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Il tend aussi à augmenter avec l’âge, pour atteindre son sommet entre 50 et 64 ans. Toutes les tranches d’âge sont touchées, y compris chez les 10-14 ans, où l’on a dénombré sept suicides en 2016. De manière générale, les gens qui s’enlèvent la vie sont plus nombreux dans les milieux économiquement défavorisés.
Par ailleurs, il y a environ 80 tentatives de suicide chaque jour dans la province.
«Nous sommes toutes et tous touchés par ce fléau qui exprime certes des troubles psychologiques mais aussi un mal à l’âme et un désespoir face à la quête de sens et du bonheur», indique Mgr Simard. «Devant l’ampleur du problème, il faut en parler et prendre les moyens pour le réduire.»
Il appelle à faire connaître les ressources d’aide disponibles «non seulement aux personnes qui songent au suicide mais aussi aux travailleurs qui œuvrent auprès de ces personnes avec beaucoup d’écoute, de don de soi, de stress et de désintéressement».
Cet appel survient quelques mois après que les suicides de deux prêtres français eurent fait la manchette et ébranlé nombre de catholiques. Le 18 septembre, un prêtre de 38 ans de Rouen, Jean-Baptiste Sèbe, accusé d’inconduite sexuelle, s’est enlevé la vie dans son église. Le 20 octobre, c’est un prêtre du diocèse d’Orléans, Pierre-Yves Fumery, qui a été retrouvé pendu dans le presbytère de sa paroisse de Gien. Des allégations de comportements inappropriés envers des mineurs avaient également circulé à son endroit.
Pour parler à quelqu’un ou obtenir de l’aide:
– 1 866 APPELLE (277-3553) en tout temps
– trouver un Centre de prévention du suicide près de chez vous
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