Le Synode sur la famille entreprend une semaine cruciale. C’est l’évêque de Valleyfield qui l’affirme dans son compte personnel Facebook. «Cette semaine est cruciale car nous allons voter les propositions et il y a de la résistance de la part des conservateurs qui ont peur du changement», a-t-il écrit à 10 heures ce matin (à la fin de l’après-midi, heure de Rome).
Selon ces évêques, explique Mgr Noël Simard, «il faut rappeler clairement la doctrine. Mais ils oublient que le message de l’Évangile n’est pas d’abord une question de dogmes et de principes mais une proclamation d’une Bonne Nouvelle [qui] s’adresse à des gens en chemin et en quête de bonheur».
«Il faut rejoindre les gens là où ils sont et les accompagner dans ce qu’ils vivent. Le pape François ne cesse de nous le rappeler. Nous, évêques, sommes des bergers appelés à servir et non des chefs soucieux de leur pouvoir», a-t-il ajouté.
Mgr Simard est l’un des cinq évêques canadiens présents au Synode sur la famille. L’événement, auquel participent à Rome 270 évêques, archevêques et cardinaux, a débuté le dimanche 4 octobre et se termine le dimanche 26 octobre, dans six jours.
Sur Facebook
La présence de Mgr Simard dans le réseau social Facebook est toute récente. Son compte a été créé le 28 septembre, soit une semaine avant que ne débute le Synode sur la famille. Depuis, il a rédigé une dizaine de publications, la plupart consacrées à cet événement convoqué par le pape François.
Le 4 octobre, l’évêque de Valleyfield raconte qu’il est «arrivé à Rome hier après une correspondance à Paris. À l’aéroport Charles-de-Gaulle, j’ai prié pour vous pour le succès du synode et, bien sûr, pour le pape François».
«En lisant le journal La Croix, ajoute-t-il, un article sur le synode m’a intéressé. On y parlait des forces en présence: d’une part les tenants d’une Église-phare, ‘qui éclaire la société en annonçant contre vents et marées la vérité évangélique sur la famille’, et d’autre part ceux d’une Église-flambeau, qui accompagne les familles, d’où qu’elles partent, pour les ‘conduire graduellement vers la découverte de cette vérité’. À mon avis, l’Église se doit d’être phare et flambeau, mais dans le contexte actuel, nous nous devons d’être davantage des flambeaux.»
Aujourd’hui, «Mgr Paul-André Durocher a fait une intervention remarquée en soulevant la question de la violence faite aux femmes et en recommandant que l’Église donne davantage de place aux femmes dans ses instances décisionnelles et ses structures organisationnelles. Il a proposé que l’on se penche sérieusement sur la question de l’ordination de femmes au diaconat», a-t-il inscrit dans sa page d’accueil le mardi 6 octobre. Mgr Noël Simard compte actuellement 316 «amis Facebook».
Le 11 octobre, une semaine après les débuts du synode, l’évêque de Valleyfield, nommait déjà les tensions qu’il évoque aujourd’hui dans son billet sur Facebook. «Au-delà des polarisations portant sur la vérité (présentation claire et ferme de la doctrine) et sur la miséricorde (ouverture au monde et écoute des cris et souffrances de nos frères et soeurs en humanité), il y a un réel désir que le synode porte de nombreux fruits pour le bien des familles, quelles qu’elles soient, et pour le bien de l’Église.»
Plusieurs évêques et cardinaux à travers le monde confient leurs états d’âme et leurs réflexions sur le synode sur les réseaux sociaux.