Premier maire de Montréal à faire de Yom HaShoah un événement pour tous les Montréalais, Denis Coderre a salué avec émotion les survivants de l’Holocauste, ce «sombre chapitre de notre histoire», qui ont «choisi de rebâtir leur vie» dans la métropole québécoise.
Dirigeant ses yeux vers les six survivants présents à l’avant de la synagogue Tifereth Beth David Jérusalem, chemin Baily, à Côte-Saint-Luc, le maire Coderre leur a lancé un sonore «vous êtes des héros» ce dimanche 23 avril.
«Votre résilience est une source d’inspiration pour moi et pour tous les Montréalais», a-t-il déclaré. Le maire a prononcé son discours en français et en anglais, y insérant quelques mots en hébreu.
Après la Deuxième Guerre mondiale, Montréal a accueilli 30 000 survivants de la Shoah, avance la Ville de Montréal dans un communiqué diffusé lundi. Ce serait le troisième plus important contingent au monde, en proportion, après Israël et New York.
«Je veux être très clair», a ajouté Denis Coderre, «se souvenir des victimes de la Shoah et tirer des leçons de ce sombre chapitre de notre histoire ne sont pas des devoirs juifs mais bien des obligations pour l’humanité toute entière».
«Plus jamais. Never again», a ensuite martelé le politicien montréalais. «L’antisémitisme, le racisme et la discrimination n’ont pas leur place dans une métropole comme Montréal. J’ai une politique de tolérance zéro pour les crimes, les actes et les discours haineux.»
Le maire a encouragé les gens présents à cette commémoration du souvenir de l’Holocauste «à demeurer vigilants devant les démons de l’antisémitisme et toutes les formes de haine et d’exclusion».
Son discours a été suivi par celui du consul général d’Israël, Ziv Nevo Kulman, qui a déploré que «le déni de l’Holocauste et le révisionnisme historique sont plus répandus que jamais dans des endroits comme le Proche-Orient, au cours des campagnes électorales en Europe et même ici en Amérique du Nord.»
Tour à tour, les six survivants montréalais de l’Holocauste salués précédemment par le maire Coderre, accompagnés par leurs enfants et petits-enfants, ont allumé une bougie en mémoire des six millions de juifs tués durant la Deuxième Guerre mondiale.
Ils ont ensuite, avec solennité, demandé aux personnes présentes dans la synagogue de s’engager à ce que «la mémoire sacrée de nos souffrances ne soit jamais méprisée ou effacée».