Au terme du Jubilé extraordinaire de la miséricorde, le pape François a rappelé aux catholiques que la miséricorde divine est une composante essentielle et permanente de la vie chrétienne. Les initiatives de l’année jubilaire devront se poursuivre au cours des mois et années à venir, prévient-il.
Dans la lettre apostolique Misericordia et misera publiée le 20 novembre, le pape rappele que la miséricorde ne saurait être une «parenthèse dans la vie de l’Église, [puisqu’]elle en constitue l’existence même».
«La pastorale de l’Église catholique accorde une place de choix à la miséricorde divine. Cette miséricorde peut revêtir diverses formes: il peut tantôt s’agir d’actes de bonté individuels, d’assistance aux personnes nécessiteuses, ou encore de participation à la vie liturgique, à travers le sacrement de la réconciliation», écrit-il.
Avortement
Dans sa lettre, le pape indique qu’il autorise dorénavant tous les prêtres catholiques à accorder l’absolution aux personnes ayant eu recours et ayant pris part à un avortement. Plusieurs évêques à travers le monde ont certes pris l’habitude d’accorder cette faculté aux prêtres de leurs diocèses. Or, au tout début du jubilé de la miséricorde, le pape avait étendu cette faculté aux prêtres de toute la catholicité.
Aux yeux du pape, l’avortement est et demeure «un péché grave, parce qu’il met fin à une vie innocente». Cela dit, ajoute-t-il, «je dois affirmer avec la même force qu’il n’existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un cœur contrit qui demande à être réconcilié avec le Père».
Selon Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la Nouvelle évangélisation, l’organisme ayant organisé le Jubilé de la miséricorde, il faudra sans doute mettre à jour le Code de droit canonique, le pape ayant accordé à tous les prêtres le pouvoir d’absoudre et de lever les excommunications en matière d’avortement.
Péché
Le titre de la lettre apostolique du pape François est librement inspiré d’un sermon de saint Augustin s’appuyant le récit de la rencontre de Jésus avec une femme adultère que des Pharisiens voulaient lapider.
«Avant [même] la révélation du péché, nous avons celle de l’amour par lequel Dieu a créé le monde et les êtres humains. L’amour est le premier acte par lequel Dieu se fait connaître et vient à notre rencontre. Tenons donc ouvert notre cœur à la confiance d’être aimés de Dieu. Son amour nous précède toujours, nous accompagne et demeure à nos côtés malgré notre péché», ajoute le pape.
Prolonger l’année sainte
Le 13 novembre 2016, lors du Jubilé des personnes socialement exclues, le pape était allé à la rencontre d’itinérants, annonçant la création d’une célébration annuelle.
«L’Église toute entière devrait célébrer une Journée mondiale des pauvres», disait-il.
Pour prolonger les effets de l’Année sainte, le pape a demandé à 1100 prêtres de poursuivre le travail entamé lors du jubilé. Ces «missionnaires de la miséricorde» seront appelés à présider des assemblées de prière, à prêcher des retraites et des missions, et à confesser des fidèles à travers le monde.