Le second recours collectif intenté contre les Frères du Sacré-Cœur du Québec pourra aller de l’avant.
Le juge Christian Immer de la Cour supérieure du Québec a accepté le mardi 3 décembre 2019 qu’une action collective soit intentée au nom de «toutes les personnes qui ont été agressées sexuellement par un religieux des Frères du Sacré-Cœur dans tout établissement de formation, école, collège, établissement de loisir, centre d’animation, camp, résidence, paroisse, lieu de culte ou tout autre endroit au Québec».
Ce recours exclut toutefois les victimes d’agressions qui auraient été commises au Mont-Sacré-Cœur, un collège de Granby, entre 1932 et 2008. Un autre recours collectif a déjà été autorisé en novembre 2017 dans ce dossier.
C’est un homme âgé aujourd’hui de 55 ans qui a demandé, en février 2019, à la Cour supérieure du Québec d’autoriser un recours collectif contre la congrégation religieuse.
Cette victime allègue qu’elle aurait été agressée sexuellement à plusieurs reprises par un religieux responsable de l’infirmerie au Camp Le Manoir, un camp de vacances qu’elle a fréquenté durant son adolescence.
Depuis que sa demande a été rendue publique, plusieurs autres victimes alléguées ont communiqué avec la firme Kugler Kandestin, le cabinet d’avocats responsable des deux actions collectives contre les Frères du Sacré-Cœur.
«Les nombreuses victimes d’agressions sexuelles qui ont communiqué avec notre cabinet se réjouissent de la décision» du juge Immer, a indiqué la firme.
Si le recours est accepté, les victimes recevront «des dommages-intérêts compensatoires importants ainsi que des dommages punitifs d’un montant de 15 M $», ajoute Kugler Kandestin.
Le premier recours collectif, s’il est accepté, obligera aussi la congrégation religieuse à verser des compensations de 15 M $.
Les Frères du Sacré-Cœur n’ont pas émis de déclaration publique sur ce nouveau jugement. Le supérieur provincial, le frère Donald Bouchard, n’était pas disponible pour commenter. «Il est en voyage en Europe», nous a répondu le réceptionniste de la maison provinciale des frères avant de nous transférer à une boîte vocale.
«Les Frères du Sacré-Cœur et leurs conseillers juridiques prennent connaissance du jugement rendu le 3 décembre par l’honorable juge Christian Immer», a déclaré Mylène Forget de la firme Massy Forget Langlois relations publiques, mandatée par les religieux pour répondre aux demandes des médias.
«Aucun autre commentaire à ce sujet ne sera émis pour le moment», a-t-elle ajouté.
Mis à jour le 6 décembre 2019 à 10 h 36.
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