Pas moins de 1600 personnes ont assisté à l’ordination épiscopale de Christian Rodembourg à titre de nouvel évêque de Saint-Hyacinthe ce dimanche 17 septembre.
La célébration était présidée par Luc Cyr, archevêque de Sherbrooke. Les évêques coconsécrateurs étaient Lionel Gendron, de Saint-Jean-Longueuil, et François Lapierre, prédécesseur, durant 19 ans, du nouvel évêque. Christian Rodembourg, un Belge d’origine, était jusqu’à récemment le curé de la paroisse cocathédrale du diocèse de Saint-Jean-Longueuil.
Précédant les quelque 200 prêtres et évêques qui ont pris part à la procession d’entrée dans la cathédrale de Saint-Hyacinthe, il y avait une vingtaine de femmes, certaines tenant la main d’hommes revêtus d’une aube blanche et d’une étole portée en biais. Le 12e évêque de Saint-Hyacinthe avait en effet demandé à ce que les épouses des diacres de son diocèse les accompagnent durant la cérémonie de son ordination qui a duré trois heures.
Travailler en équipe
En présentant à l’assemblée le futur évêque de Saint-Hyacinthe, deux collaborateurs de Christian Rodembourg ont souligné ses grandes capacités de leader et sa préférence marquée envers le travail collégial. «L’équipe, c’est un mot important dans ton dictionnaire personnel. C’est ta façon naturelle de travailler», a dit Sylvie Pouliot-Roy, ex-coordonnatrice des activités pastorales à Longueuil.
Les tâches qui attendent le nouvel évêque de Saint-Hyacinthe ne sont pas toutes bien définies, a expliqué Mgr Luc Cyr dans son homélie, alors que «les réalités diocésaines, paroissiales et communautaires changent constamment».
«Les défis d’aujourd’hui nous obligent à sortir des sentiers battus pour être dans le monde de ceux et celles qui sont en recherche de sens et qui ont soif de vérité.» S’adressant directement à Christian Rodembourg, l’archevêque de Sherbrooke lui a d’abord rappelé qu’il avait «été choisi pour servir».
«Votre grande expérience pastorale et la vitalité de votre nouveau diocèse feront en sorte que la mission qui vous est confiée sera bien assumée et que vous saurez porter lumière et espérance au coeur du monde.»
«Comme le dit le pape François, l’évêque est parfois devant, parfois au milieu, parfois en arrière. Mais il n’est jamais seul, car il fait route avec ses frères et ses sœurs, le personnel en service, les prêtres, les diacres. Il est à l’écoute de tous, invité à dessiner les trajets nouveaux pour l’annonce de la Bonne Nouvelle», a ajouté Mgr Cyr.
Le nouvel évêque s’est ensuite engagé «à maintenir la foi» et à s’acquitter des devoirs de sa charge «jusqu’à la mort». Les 34 évêques présents, dont Mgr Luigi Bonazzi, nonce apostolique au Canada, ont l’un après l’autre et en silence posé leurs mains sur sa tête. On a ensuite remis à Mgr Rodembourg un anneau, une mitre et une crosse avant de l’inviter à s’asseoir sur la cathèdre, la chaise réservée à l’évêque dans le chœur de la cathédrale.
Une première lettre pastorale
À la toute fin de la célébration, Mgr Rodembourg a pris la parole, se disant touché que tant de gens soient «venus si nombreux de toutes les régions pastorales du diocèse et même d’ailleurs dans le monde».
«J’aurais bien des choses à vous partager. Par exemple, je me demande comment le nonce apostolique, Mgr Bonazzi, a eu accès au numéro de mon cellulaire», a-t-il lancé, provoquant un grand éclat de rire dans la cathédrale remplie à pleine capacité.
«Les défis actuels de notre humanité et les enjeux pastoraux qui s’y rattachent, des chœurs de nos églises paroissiales jusqu’aux périphéries existentielles de nos familles, sont nombreux», a-t-il ensuite affirmé.
Il a alors répété que pour lui «le travail en équipe est essentiel». Avec ses collaborateurs et ses collaboratrices, prêtres, religieux ou laïcs, «je vais découvrir ce que c’est qu’être évêque».
«C’est avec vous, par la prière et en action sur le terrain, que je vais connaître les réalités pastorales et les défis concrets de notre diocèse», a-t-il lancé à l’assemblée.
Le nouvel évêque a alors annoncé qu’il allait rédiger une première lettre pastorale qui abordera les défis qu’affronte le diocèse de Saint-Hyacinthe et qui témoignera de sa conviction que «la tendresse de Dieu ne nous décevra jamais».
«Notre famille humaine en manque cruellement comme nous le rappelle trop souvent l’actualité mondiale», a-t-il déploré.
Né en Belgique, Christian Rodembourg a été ordonné prêtre en 1995 au sein de la Société des Missionnaires des Saints-Apôtres, fondée par le franciscain québécois Eusèbe-Henri Ménard (1916-1987). Il est le premier membre de cette communauté, présente dans une dizaine de pays, à être nommé évêque.
Le diocèse de Saint-Hyacinthe compte 82 paroisses et missions. Bien que la population de ce diocèse soit majoritairement catholique et que la foi chrétienne y soit un fait important, «son effet est moins perceptible dans la vie de la société», reconnaît-on dans le livret de la célébration déposé dimanche dans chacun des bancs de la cathédrale.