Le diocèse de Saint-Hyacinthe a annoncé dans la soirée du lundi 23 mars qu’il met à pied tout le personnel de son Centre diocésain. Il recommande par ailleurs à toutes ses paroisses d’en faire autant.
«À moins d’une réelle nécessité, je recommande aux fabriques du diocèse de mettre à pied temporairement, dès le vendredi 27 mars, tout le personnel y compris les prêtres afin qu’ils bénéficient de l’assurance-emploi», indique l’évêque Christian Rodembourg.
L’évêque de Saint-Hyacinthe – qui s’exprime ici en son nom et non en tant que président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec – explique qu’il est pressé par le «contexte actuel de crise mondiale». Il qualifie ces dispositions de «crève-cœur».
«Je le fais toutefois dans l’espoir qu’elles contribuent à pouvoir nous remettre en route, dans un avenir le plus rapproché possible, comme disciples-missionnaires ensemble», dit-il.
Dans ce même mandement qui porte le sceau de la chancellerie du diocèse, il dit que « ces directives s’appliquent également à l’ensemble du personnel du Centre diocésain qui, selon les dernières normes émises aujourd’hui par le gouvernement du Québec, sera fermé jusqu’au 13 avril ou plus longuement selon l’évolution de la situation ».
L’évêque n’impose pas d’obligation aux fabriques et leur laisse la responsabilité d’évaluer leurs besoins et leurs capacités financières.
«Si une fabrique est dans l’obligation de conserver du personnel à temps partiel, un programme spécial entrera en vigueur au mois d’avril 2020 pour ceux et celles qui accepteront de réduire leur temps de travail», précise le document.
Les membres des diverses assemblées de fabrique pourront prendre ces décisions en communiquant entre eux par courriel. Ils devront faire connaître leur décision au diocèse.
Peu de diocèses au Canada ont annoncé une telle mesure jusqu’à présent. Ainsi, le 20 mars, l’archidiocèse de Rimouski avait déjà pris des dispositions similaires. Plusieurs autres ont indiqué qu’ils communiqueront leurs intentions dès le 24 mars.
Services non essentiels
Plus tôt lundi, le gouvernement a de nouveau resserré les dispositions dans sa lutte contre la propagation de la COVID-19. Le premier ministre François Legault a alors demandé à tous les services et entreprises jugés non essentiels de cesser temporairement leurs activités.
«Le gouvernement du Québec ordonne la fermeture, à compter du mercredi 25 mars à 00:01 et jusqu’au 13 avril 2020, de l’ensemble des commerces et services non essentiels», précise le gouvernement dans une note qui accompagne la liste des services jugés essentiels mise en ligne le 23 mars.
Celle-ci touche à des domaines variés, dont des soins de santé, la sécurité publique, certains services gouvernementaux, la maintenance et les opérations des infrastructures stratégiques, certaines activités manufacturières et commerces, dont les épiceries, des médias et services de télécommunications, des services bancaires et financiers, une partie du secteur de la construction, des services de maintenance et d’entretien des édifices et des services essentiels de transport et logistique.
Toutes les personnes travaillant dans ces services devront continuer, dans la mesure du possible, de respecter les normes de distanciation sociale pour éviter la propagation du coronavirus.
La liste ne comprend jusqu’à présent aucune institution de nature religieuse. Cependant, certains services jugés essentiels peuvent parfois y toucher par ricochet. C’est notamment le cas, entre autres, de certaines ressources spécialisées en hébergement (itinérance, toxicomanie, etc.), de fournisseurs de biens et services pour les citoyens démunis, des salons funéraires et des cimetières.
La liste peut toutefois être appelée à changer, puisqu’il est possible de demander qu’une entreprise ou une entité puisse être reconnue comme essentielle.
Mis à jour à 23 h 29 le 23 mars 2020.
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