Flottant au vent devant les locaux montréalais de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), de grandes oriflammes soulignent la contribution des femmes qui, «depuis 375 ans, soignent les Montréalais et les Montréalaises».
Quatre femmes, dont trois sont liées aux Sœurs grises et aux Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, sont honorées sur autant d’oriflammes par ce syndicat québécois.
Sur les grandes affiches apposées devant le 1234 de l’avenue Papineau, deux pionnières sont bien connues du public.
Ce sont Jeanne Mance, première infirmière laïque en Amérique du Nord et fondatrice de l’Hôtel-Dieu de Montréal, ainsi que Marguerite d’Youville, fondatrice des Soeurs de la charité de Montréal, qui «va assurer la survie de l’Hôpital général en 1747 et consacrer sa vie à soigner les pauvres», indique la FIQ.
Moins connus du grand public, les noms des deux autres sont familiers aux étudiants en soins infirmiers, dit Myrna Karamanoukian, conseillère en communication de la FIQ.
Ce sont Nora Livingston (1848-1927), fondatrice de l’école de soins infirmiers de l’Hôpital général de Montréal en 1890, et la religieuse Marie-Denise Lefebvre (1907-1993), nommée directrice de l’Institut Marguerite-d’Youville en 1947. «Les deux ont fortement contribué à la professionnalisation des soins de santé au Québec», explique Mme Karamanoukian.
Une sœur grise, Marie-Denise Lefebvre est «devenue la première infirmière canadienne à obtenir un doctorat à la suite de l’approbation, par l’Université de Montréal, de sa thèse portant sur les techniques d’évaluation des écoles d’infirmières», indiquent ses notes biographiques déposées dans le site Web de l’Ordre de Montréal. En 1990, sœur Lefebvre a reçu le titre de Grande Montréalaise. L’an dernier, elle a été nommée commandeure de l’Ordre de Montréal qui a pris le relais de l’Académie des Grands Montréalais.
Cette campagne de la FIQ en l’honneur de ces pionnières, «un clin d’œil à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal», dit Myrna Karamanoukian, se déploie sur l’avenue Papineau mais aussi sur Facebook sous forme d’images promotionnelles.
Les illustrations des quatre femmes ont été bien accueillies par les utilisateurs de ce média social. Elles ont récolté plus de 2000 marques d’appréciation et ont été partagées quelque 500 fois.
Sous l’image de Marguerite d’Youville, une lectrice de la page Facebook du syndicat a estimé que la fondatrice des Sœurs grises «serait découragée de voir à quel point notre système de santé est déficient. Je félicite toutes ces femmes qui ont donné leur temps et leur vie à soigner tous ces gens malgré les moyens qu’elles avaient.»
«J’ai travaillé avec des religieuses et c’était le bon temps. Les patients étaient des humains, aujourd’hui, ils sont tous rendu des numéros», déplore une autre.
«Jeanne Mance a été toute une femme et je suis fière que la FIQ reconnaisse ce qu’elle a été. Tout un modèle», commente une infirmière.
La FIQ est une organisation syndicale qui compte près de 75 000 membres infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques qui œuvrent dans les établissements de santé du Québec. Plus de 90% des membres de ce syndicat sont des femmes.