Ce n’est ni la fondatrice des Sœurs grises de Montréal, sainte Marguerite d’Youville, ni la fondatrice des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, la bienheureuse Marie-Rose Durocher, que l’on verra sur les prochains billets de banque imprimés par la Banque du Canada. Mais parmi la liste des douze finalistes, une protestante engagée pourrait tirer son épingle du jeu.
Les deux fondactrices catholiques faisaient pourtant partie d’une longue liste de personnalités féminines, choisies par la population, pour être représentées sur les billets d’usage courant. Mais le comité chargé de proposer une courte liste n’a pas retenu leurs noms.
Dans la nouvelle liste dévoilée vendredi par la Banque du Canada, on trouve les noms des romancières Gabrielle Roy (1909-1983) et Lucy Maud Montgomery (1874-1942). On trouve aussi les noms de femmes reconnues pour leur engagement politique. C’est le cas de Thérèse Casgrain (1896-1981) et d’Idola Saint-Jean (1880-1945).
Parmi les douze noms retenus, on trouve celui de Lotta Hitschmanova (1909-1990), une travailleuse sociale et réfugiée politique, qui a fondé, avec l’aide de l’Église unitarienne d’Ottawa, la section canadienne du Unitarian Service Committee.
Lors de la Journée internationale des femmes, le 8 mars 2016, la Banque du Canada a lancé une consultation publique afin de choisir quelle personnalité féminine aurait le privilège de figurer sur les prochains billets de banque imprimés en 2018. Le 15 avril, date limite pour soumettre un nom, plus de 26 000 propositions avaient déjà été reçues.
Les propositions, pour être acceptées, devaient répondre à trois critères. La personne mise en candidature devait être décédée depuis 25 ans et elle devait être une Canadienne de naissance ou avoir obtenu la citoyenneté canadienne. De plus, elle devait «avoir fait une contribution exceptionnelle à la vie canadienne dans un domaine particulier» ou encore s’être «illustrée au service du pays».
Une première liste de 461 personnes a été établie par un comité consultatif chargé d’examiner chacune des candidatures reçues du public. Dans cette longue liste, on trouvait un grand nombre de religieuses ou de femmes liées à l’Église catholique. C’est le cas de Catherine-Aurélie Caouette, fondatrice des Adoratrices du Précieux-Sang, de sainte Marguerite Bourgeoys, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame, d’Élisabeth Bruyère, fondatrice des Sœurs de la Charité d’Ottawa, et de la sainte autochtone Kateri Tekakwitha.
Après de nouvelles consultations, notamment auprès d’historiens, le comité consultatif remettra une ultime liste de trois à cinq noms au ministre des Finances du Canada. C’est lui qui prendra la décision finale.