Le 29 janvier, plusieurs centaines de fidèles se sont rassemblés à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde afin de vénérer une très rare relique de saint François Xavier, un des fondateurs de l’ordre des jésuites. Lors du passage de Présence à la basilique en matinée, une cinquantaine de personnes attendaient l’occasion de voir de près l’avant-bras et la main du saint.
C’est dans une atmosphère empreinte de recueillement que s’est déroulée la vénération de la relique de saint François Xavier. Enchâssée dans un reliquaire vitré, elle était posée sur une simple table encadrée par deux Chevaliers de Colomb en habit cérémonial. Des fleurs, deux cierges allumés et deux affiches de François Xavier complétaient le décor minimaliste. Derrière se tenait un jeune bénévole, membre de l’organisme CCO Mission-campus voué à l’évangélisation des étudiants au Canada et responsable de la tournée canadienne.
Les fidèles, silencieux, attendaient sagement en ligne. Une fois devant le précieux reliquaire, au Canada pour la toute première fois, certains s’agenouillaient tandis que d’autres restaient debout. Tous en profitaient pour le toucher. Quelques-uns apposaient sur les parois vitrées du reliquaire une photo plastifiée du saint. En tout et pour tout, le fidèle disposait de moins d’une minute pour vivre cet unique rencontre avec le saint jésuite. Si quelques-uns quittaient la basilique immédiatement, la grande majorité se dirigeait vers un banc et poursuivait la vénération dans le silence et la prière.
Dans la foule, qui grossissait à vue d’œil, se trouvaient trois membres de la communauté des Missionnaires de la Charité fondée par sainte mère Térésa. Leur présence en ce lundi matin était symbolique puisque le reste du corps de saint François Xavier est toujours en Inde, pays dans lequel il a fait des milliers de conversions.
Plus tard, le père André Patry, ancien aumônier à la prison de Bordeaux, est venu, discrètement, vénérer la relique. Posant son poing sur le reliquaire, l’apôtre des exclus est demeuré debout sans bouger donnant l’impression de parler à un vieil ami.
Bien que peu nombreux, des jeunes s’étaient déplacés pour l’occasion. Certains étaient accompagnés de leurs parents ou d’amis.
Parmi les fidèles se trouvaient également des professionnels tenant dans une main leur porte-documents.
À l’évidence, la relique du saint agissait comme un aimant sur de nombreux fidèles et des curieux.
Cette popularité n’étonne pas Claire Brady, jeune missionnaire laïque membre du CCO Mission-campus. «Nous savions, en acceptant de prendre en charge cette tournée canadienne, que des grâces nous seraient accordées», confie-t-elle à Présence lors d’une entrevue.
«J’ai rencontré des mères qui sont venues vénérer la relique dans l’espoir que leur serait accordée la conversion de leurs enfants. Elles étaient touchées de constater que les bénévoles responsables de la tournée sont de jeunes étudiants.»
Bien que les manifestations émotives soient très discrètes, la missionnaire confie avoir vu des personnes en larme après avoir touché le reliquaire. «Certaines étaient tout sourire. D’autres nous disent merci d’avoir organisé cette tournée. Il y a quelque chose de profond qui se passe en présence de la relique.»
C’est pour souligner le trentième anniversaire de la CCO Mission-campus et le 150e anniversaire du Canada que Mgr Terrence Prendergast, lui aussi jésuite, a suggéré à l’association qui œuvre sur les campus d’organiser cette première tournée canadienne des reliques du célèbre missionnaire. Les jésuites du Canada collaborent également à l’organisation de cette tournée.
Selon Claire Brady l’organisation a accepté l’offre de Mgr Prendergast, également archevêque d’Ottawa, «car elle savait que cette tournée allait être un véritable cadeau pour les étudiants et pour les fidèles du Canada».
«Traditionnellement, les reliques de saint François Xavier sont associées à trois «grâces». La première est la conversion des cœurs, la seconde est l’abandon missionnaire à la volonté divine et la troisième est la guérison. Je peux témoigner que la tournée produit des effets chez les étudiants. Il y a beaucoup de fruits.»
Cette tournée est l’occasion pour l’Église de rappeler le rôle important des reliques dans la vie des fidèles. «C’est comme si nous allions dans la maison où notre grand-mère décédée a vécu. Lorsque nous y sommes, nous nous sentons plus proches d’elle. Les reliques sont importantes pour l’Église parce qu’elles nous rappellent que nous pouvons nous aussi devenir des saints dans notre vie quotidienne.»
La tournée se poursuit jusqu’au 2 février. Elle s’arrêtera dans la ville de Nepean et à Ottawa avant de retourner à Rome où elle est habituellement exposée.