La Saint-Vincent de Paul (SSVP) installée dans l’église du Très-Saint-Sacrement, désormais à vendre depuis l’automne en raison d’un manque criant de fonds pour assurer les rénovations nécessaires et un entretien régulier, ne s’inquiète pas outre mesure d’une relocalisation potentielle.
«Quand il y aura un promoteur, on pourra se relocaliser temporairement. Ça va prendre un bon bout de temps avant que ça se fasse. Pour le moment, ça va bien. On aide les gens du quartier dans le besoin, avec la friperie et la distribution alimentaire chaque semaine. On a réintégré les locaux en novembre de l’an dernier», commente Georgiane Lavallée, présidente de la Conférence Saint-Sacrement de la SSVP, en référence à l’effondrement partiel du mur de la façade ouest, à l’été 2017.
Paniers de Noël
À quelques jours de Noël, les bénévoles de la SSVP de Saint-Sacrement s’affairaient à la préparation d’une centaine de paniers de Noël, qui seront distribués aux gens démunis du quartier.
«Des écoles primaires du quartier nous aident à préparer ces paniers de Noël, pour la nourriture non périssable. On ajoute aussi de la nourriture fraîche, des jouets et des jeux de société. On donne à des gens de tout âge qui en ont besoin, que ce soit des gens seuls ou des familles», mentionne Mme Lavallée.
Le reste de l’année, la SSVP distribue des paniers de nourriture et des bons alimentaires aux indigents, après l’évaluation de leur revenu. L’organisme offre aussi un service de friperie, ainsi que deux bazars annuels.
«On est assez autonomes. L’argent qu’on tire de la vente des articles aux bazars annuels nous permet grosso modo de subvenir à nos besoins», poursuit-elle.
Une quarantaine de bénévoles réguliers gravitent au sein de l’organisme pour offrir les divers services.
Coup de pouce financier et physique
Le Conseil central de la SSVP de Québec, qui chapeaute 72 SSVP de la région de Québec et Chaudière-Appalaches, a rencontré plus tôt cet automne les responsables de la Conférence Saint-Sacrement, en lien avec la vente de l’église du Très-Saint-Sacrement.
«Pour l’instant, on n’a pas eu vent d’autres déménagements potentiels dans les autres Saint-Vincent-de-Paul, mais beaucoup sont situées dans les sous-sols d’églises », indique Chantal Godin, directrice générale du Conseil central de la Saint-Vincent-de-Paul de Québec. « Il est certain qu’on va donner un coup de main physique et financier en temps et lieu. On va vérifier ce qu’ils ont comme ressources pour se relocaliser, avec l’aide de la Ville de Québec, de qui on reçoit un soutien. On est un organisme à portée municipale.»
Des ressources pour assurer la vie pastorale
En optant pour la mise en vente de l’église du Très-Saint-Sacrement, avec l’accord du diocèse de Québec, l’assemblée de fabrique a posé une condition à respecter, soit d’aménager des espaces pour poursuivre la vie communautaire et pastorale. La fabrique est actuellement à la recherche d’un courtier immobilier.
«On a un directeur administratif qui se charge de trouver un courtier. Pour les espaces, on souhaite avoir deux salles d’environ 200 places chacune », précise Gérard Busque, curé de Saint-Sacrement depuis 10 ans, rappelant qu’en plus de la SSVP, il y a aussi des groupes de prière et des groupes interculturels qui se réunissent dans les locaux, dont un groupe de Camerounais.
Chaque semaine, pour l’ensemble de ses célébrations, l’église du Très-Saint-Sacrement reçoit près de 700 fidèles. Plusieurs possibilités s’offrent à la paroisse pour poursuivre le culte ailleurs, lorsque le temps sera venu de transformer ou reconstruire l’église, après la décision du promoteur.
«Il y a une équipe d’animation locale qui visite Le Gibraltar et le Samuel-Holland, où on est présent depuis 40 ans. Il n’y a pas que les célébrations eucharistiques, mais aussi d’autres activités comme la chorale. Le Samuel-Holland a une chapelle; c’est ouvert au public. Quand on a fermé [lors de l’effondrement du mur], les gens allaient au Samuel-Holland. Il y a les églises voisines, dont la plus proche est Saint-Charles-Garnier. Pas très loin du Gibraltar et du Samuel Holland, à l’ouest, il y a La Champenoise, une résidence pour personnes âgées sur la rue Gérard-Morisset, où un prêtre résident assure la vie pastorale», détaille le curé Busque.
Évidemment, la mise en vente de l’église représente un pincement au cœur pour le curé Busque, qui a un deuil à faire. «Mais on est pas démunis. On a des ressources. Et on va trouver le moyen de préserver de petits trésors qu’on a dans l’église, comme les vitraux», assure-t-il.
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