La crise des migrants est devenue l’occasion pour la nouvelle modératrice de l’Église Unie du Canada de faire sa première sortie publique depuis son élection il y a un mois. La pasteure Jordan Cantwell invite son Église à se montrer généreuse face à la situation, mais aussi à faire pression sur le gouvernement canadien et les candidats aux élections fédérales afin de faciliter l’arrivée de réfugiés au pays.
« Nous sommes appelés en ce moment à témoigner concrètement de notre foi chrétienne en réponse aux besoins des millions de migrants qui dans le désespoir cherchent refuge et compassion », écrit-elle dans une lettre publiée en début de semaine.
« Le triste spectacle des cadavres d’enfants de réfugiés syriens échoués sur les côtes de la Méditerranée a frappé au cœur la population canadienne, qui se perçoit comme généreuse et accueillante, dit-elle. Comme ce fut le cas dans le passé, c’est avec beaucoup de sollicitude et de compassion que nous avons réagi à cette situation insoutenable. »
Elle rappelle que la crise actuelle des migrants n’est pas nouvelle pour les Églises chrétiennes du monde, qui depuis longtemps observent la situation et mettent en garde contre son aggravation.
« Nous devons agir immédiatement pour renverser cette situation d’horreur. »
« Nous devons agir immédiatement pour renverser cette situation d’horreur », affirme la modératrice de la plus grande Église protestante au pays, rappelant que la crise s’accompagne de nombreux décès tragiques.
L’Église Unie du Canada apporte son soutien dans plusieurs coins de la planète touchés par des catastrophes naturelles ou des crises sécuritaires. C’est notamment le cas en Syrie, où elle appuie depuis longtemps l’aide humanitaire et le parrainage de réfugiés.
« Les paroisses de l’Église Unie ont une longue tradition de soutien aux réfugiés et nombre de nos communautés de foi ont déjà entrepris des démarches pour accueillir et parrainer au Canada des familles de réfugiés », rappelle la résidante de Saskatoon avant d’ajouter qu’une réponse « plus importante » est malgré tout nécessaire.
Elle propose aux communautés de foi de l’Église Unie – qui jouissent d’une grande autonomie au sein de l’Église – de faire des dons au programme d’aide de l’Église pour la Syrie lancé il y a pratiquement deux ans jour pour jour, le 5 septembre 2013. Ce programme vise à fournir des biens de première nécessité et un soutien médical aux déplacés. La pasteure Cantwell encourage aussi à soutenir les communautés de foi qui veulent parrainer des réfugiés syriens à travers le programme d’aide de l’Église.
La modératrice enjoint par ailleurs ces communautés à faire pression sur le gouvernement canadien et les candidats aux élections fédérales afin de faciliter et d’élargir le soutien aux réfugiés syriens qui souhaitent venir s’établir au Canada.
« Ensemble, nous avons la capacité de transformer en profondeur la vie de milliers de réfugiés. Il est grand temps d’agir », lance-t-elle au sujet de la crise qu’elle qualifie d’ « épouvantable ».
Une grande partie du rôle de la modératrice de l’Église Unie du Canada est d’exercer un leadership spirituel national. Elle ne peut contraindre les communautés de foi à passer à l’action.