Les fidèles canadiens de l’Église grecque-melkite catholique ont reçu Youssef Absi du 23 au 31 octobre dernier. Le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem a séjourné au Canada dans le cadre du IXe Congrès des évêques melkites dans les pays d’immigration.
Élu en juin 2017 patriarche des Grecs melkites catholiques, Youssef Absi veille sur la destinée de cette communauté qui comprend entre 1,3 et 2 millions de fidèles dans le monde. De ce nombre, environ la moitié vit au Moyen-Orient, tout spécialement en Syrie, au Liban et en Terre sainte.
Âgé de 71 ans, le patriarche succède au patriarche Grégoire III Laham. Ce dernier était contesté au sein même de la communauté en raison, entre autres, de sa gestion des biens immobiliers du patriarcat.
Dans une lettre adressée au nouveau patriarche pour souligner son élection, le pape François a d’ailleurs rappelé que «les pasteurs sont appelés à manifester communion, unité, proximité, solidarité et transparence devant le peuple de Dieu qui souffre».
Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le samedi 28 octobre, le patriarche Youssef Absi, en réponse à une question de Présence, a précisé qu’une de ses premières missions est «de commencer une certaine réforme intérieure de notre Église. Je crois sincèrement, a-t-il poursuivi, qu’avec la collaboration des évêques, nous pourrons faire quelque chose en ce sens.»
Le patriarche Absi a également mentionné vouloir réformer le clergé. «Je me suis donné comme but de donner à notre Église un clergé capable d’être à la hauteur de la situation actuelle. Nous allons bonifier la formation des séminaristes. J’ai déjà formé un comité dans ce but.»
Le patriarche Absi, musicologue de formation et compositeur, a révélé que, lors de son élection, il a «immédiatement eu conscience de la responsabilité qui [lui] a été confiée. J’ai prié afin de pouvoir assumer le mieux possible cette mission.»
Le patriarche Youssef Absi a également participé au IXe Congrès des évêques melkites dans les pays d’immigration qui a réuni des évêques de plusieurs pays, dont des États-Unis et de l’Australie. Ensemble, ils ont partagé leurs expériences et discuté des épreuves endurées par leurs coreligionnaires en terre arabe.
Dans un communiqué publié à l’issue du congrès, les évêques présents ont d’ailleurs dénoncé les «forces du mal» à l’œuvre en Orient qui «s’acharnent contre la présence chrétienne, ses institutions, ses symboles et ses fidèles usant de prétextes religieux fallacieux qui puisent dans des utopies de haine, d’éradication des différences culturelles et de domination par la contrainte et l’exclusivisme. Cela pour nier aux chrétiens leur droit à leurs demeures historiques et le berceau de leurs traditions. »
Les évêques ont également souligné que les chrétiens ne sont pas les seules victimes de ce conflit. «Tous nos citoyens, musulmans notamment, en subissent les horreurs. Par contre, les chrétiens sont plus vulnérables vu leur recul démographique au sein de la majorité musulmane.»