«Le Canada est considéré comme un cancre au niveau écologique», lance David Fines, co-auteur du livre Les pages vertes de la Bible. Le pasteur de l’Église Unie de Drummondville note que les gens ont beaucoup d’attentes envers le nouveau gouvernement du premier ministre Justin Trudeau.
«Les groupes écologiques sont certainement heureux du changement de gouvernement mais ils demeurent sur leur quant-à-soi», dit-il quelques heures avant de s’envoler pour Paris, là où se déroule, jusqu’au 11 décembre, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques.
«Il y énormément d’attente. On veut voir des gestes. Le nouveau premier ministre n’a pas osé avancer de nouvelles cibles de réduction de gaz à effet de serre, alors qu’il aurait pu le faire. Il a joué de prudence en disant qu’il voulait d’abord consulter les provinces», déplore le pasteur Fines.
«Le premier ministre aurait dû indiquer immédiatement quelles étaient les cibles, au moins minimales, du Canada quitte à faire davantage avec les provinces», dit celui qui a aussi signé, chez l’éditeur Novalis, Les psaumes écologiques ainsi que Jonas, le prophète de l’environnement.
Notes quotidiennes
Inscrit à la Conférence de Paris à titre de journaliste, David Fines a été rédacteur en chef d’Aujourd’hui Credo, la revue francophone de l’Église unie du Canada. D’ici la fin de cette conférence internationale, il rédige des notes quotidiennes qui sont publiées par le Réseau œcuménique justice et paix (ROJeP).
Dans son plus récent billet, disponible dans le site Web du ROJeP, il déplore que le Canada ait renié, sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, le protocole de Kyoto, un accord international sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En 2011, le Canada devenait le premier des pays ayant ratifié cet accord à s’en retirer officiellement, «une honte, alors que le Canada est un grand producteur et exportateur d’énergie fossile et qu’il produit l’un des pétroles les plus sales tiré des sables bitumineux», écrit David Fines au terme de la quatrième journée de la Conférence de Paris.
Le pasteur Fines entend aussi rendre compte de la participation des représentants des Églises chrétiennes aux débats entourant les changements climatiques. «Les Églises, particulièrement celles d’Europe, sont toujours présentes dans ces grandes rencontres, mais on n’en entend jamais parler. Cela intéresse bien peu les journalistes», déplore-t-il.
Il explique que les grandes Églises tiennent dans la capitale française des stands d’information et font des pressions auprès de leurs propres gouvernements.