Le directeur du Réseau des Églises vertes, Norman Lévesque, se réjouit de l’entente intervenue samedi à la Conférence de Paris sur le climat. L’accord, adopté par les 195 pays présents, entend limiter le réchauffement mondial à 2 degrés Celsius d’ici 2100.
Les délégués à cette conférence internationale reconnaissent, estime-t-il, «que si on va au-delà du 2 degrés, on assistera à un emballement du climat du climat et que cela mettra en péril toute vie sur terre».
Laudato si’
L’Accord de Paris compte 39 pages. Norman Lévesque les a toutes soigneusement lues. En juin dernier, c’est l’encyclique du pape François, Laudato si’, qu’il annotait avec intérêt. En comparant les deux documents, il ne peut s’empêcher de constater que certaines notions sont semblables.
«Je vois l’influence de Laudato si’ dans cette reconnaissance des impacts qu’ont les changements climatiques sur les pays les plus vulnérables ainsi que sur les gens les plus vulnérables dans les pays développés.»
Cette attention aux plus pauvres est centrale dans l’encyclique papale et elle est présente dans l’accord de Paris. «Le souci des plus vulnérables apparaît dès les premières lignes de cette entente», constate Norman Lévesque.
L’écologiste sourit aussi lorsqu’il lit ce passage de l’accord voté samedi à Paris, selon lequel il existe «des liens intrinsèques entre l’action et la riposte face aux changements climatiques et à leurs effets et un accès équitable au développement durable et à l’élimination de la pauvreté».
C’est précisément ce que pense le pape François quand il écrit que «tout est lié», fait remarquer le directeur du Réseau Églises vertes. «La pauvreté, la qualité de vie des gens et le climat qui se détériore, tout cela est lié», dit-il.
«L’entente affirme aussi l’importance de l’éducation et de la sensibilisation du public. Ce que l’on dit dans ce document, c’est qu’on n’atteindra pas nos objectifs si les citoyens ne sont pas au courant du problème», estime Norman Lévesque qui anime, depuis plusieurs années, des activités d’information sur le climat et l’environnement.
La contribution des croyants et des Églises
La lecture de l’accord de Paris suscite toutefois chez lui un regret. «Les spiritualités ne sont nulle part mentionnées dans le texte.» On y reconnaît les contributions de différents groupes, mais pas celles des religions. «Pourtant, toutes les religions sont porteuses d’une éthique qui influence les gestes que l’on doit poser».
Le jeudi 10 décembre, des responsables religieux ont rencontré le président français François Hollande afin de lui présenter des pétitions sur la justice climatique, signées par 1,8 million de croyants du monde entier.
Maintenant que l’accord est signé, il faut se mettre à l’œuvre. Les Églises d’ici ont un rôle à jouer, croit Norman Lévesque.
«Nos églises consomment beaucoup d’énergie. Elles sont difficiles à chauffer, elles sont mal isolées. La plus grande contribution des Églises canadiennes sera de veiller à rénover et à mieux isoler certains de leurs bâtiments. Notre empreinte écologique sera moindre car on utilisera moins de ressources pour le chauffage de ces espaces.»