Plusieurs groupes chrétiens prendront part aux marches pour le climat du 27 septembre en divers endroits au Québec, notamment au grand rassemblement qui doit se tenir à Montréal dans l’après-midi.
Dans la région de Nicolet, les membres d’Alonvert – le comité du diocèse de Nicolet pour l’écologie intégrale et la sauvegarde de notre maison commune – participeront aux événements locaux vendredi.
«Les personnes du diocèse qui ont à cœur de veiller sur la création sont encouragées à y prendre part pacifiquement, avec d’autres membres de leur communauté chrétienne, ce que feront Mgr André Gazaille et d’autres responsables pastoraux», a indiqué le diocèse de Nicolet dans un communiqué.
Il a également invité les églises de son territoire à faire sonner leurs cloches à 13 h le 27 septembre, particulièrement à Drummondville et à Victoriaville.
À Chicoutimi, l’Église «suggère à tous les baptisé.e.s engagé.e.s dans les diverses sphères de l’action pastorale de se joindre à une marche pour le climat près de chez eux».
«La majorité des membres du personnel pastoral de l’évêché et de l’Institut de formation théologique et pastorale se joindront à la marche dont le départ aura lieu à l’Université du Québec à Chicoutimi (devant le pavillon des Humanités) à 13 h», ont confirmé les responsables diocésains.
À Montréal, deux points de rassemblement sont prévus. Un premier rendez-vous est donné à 11 h 30 au coin des avenues Duluth et de l’Esplanade. Le Centre justice et foi, lié aux jésuites, et des communautés religieuses liées à la Conférence religieuse canadienne ont notamment décidé de se joindre à cet événement.
Un second rendez-vous intitulé «La planète s’invite en pastorale sociale» aura lieu à midi sur le parvis de l’église Saint-Jean-Baptiste, sur l’avenue Henri-Julien. «Comme chrétien.nes, nous avons le devoir de nous conscientiser, de nous mobiliser pour la sauvegarde de la Création. Notre maison, la Terre, a besoin de chacune et chacun de nous pour en prendre soin», a écrit l’initiateur de ce rassemblent, Samuel Richer, agent de pastorale sociale dans Hochelaga-Maisonneuve/Centre-Sud.
«C’est tout un défi de mobiliser nos chrétiens qui fréquentent nos paroisses! Nous voulons dire qu’on peut être priants, mais aussi agissants!», a-t-il expliqué en entrevue. Il s’est toutefois réjouit de savoir que plusieurs fidèles qui ne sont pas en mesure de participer à une marche entendent les soutenir par la prière.
«Comme chrétiens, nous voulons apporter nos sourires et notre joie de vivre à ce grand rassemblement, montrer qu’on est dans un monde d’espérance et qu’il n’y pas que le fatalisme, a-t-il dit. Et qu’il est toujours possible de changer nos cœurs et notre monde.»
De son côté, Louise Royer, directrice de l’Office de la pastorale sociale de l’archidiocèse de Montréal, voit dans cette démarche la continuité des efforts de sensibilisation des dernières années chez les catholiques, notamment depuis la publication de l’encyclique écologique Laudato si’ du pape François.
«Le pape, dans son encyclique, propose une spiritualité qui va nous permettre d’aller plus loin que la panique ou la peur. La peur peut faire bouger à court terme, mais quand on a besoin de persévérance à long terme, ce qui donne du souffle est de se connecter vraiment avec la nature», a-t-elle fait valoir la veille de l’événement.
«C’est plaisant une marche, on est ensemble, a-t-elle poursuivi. Mais le lendemain, de renoncer à un certain confort, à des vols en avion, changer des habitudes, ce n’est pas évident! Cela demande de la persévérance et une vision à long terme qui dépasse une vision individualiste. La foi chrétienne nous invite alors à prendre en considération le bien commun.»
Elle a expliqué que l’archidiocèse de Montréal a reçu une demande de l’organisme Équiterre afin de faire sonner les cloches des églises. Celles-ci sonnent habituellement à midi, mais elles pourraient sonner plus longuement vendredi pour marquer le coup.
Elle ne s’attend pas à voir beaucoup d’évêques, car ces derniers sont rassemblés à Cornwall pour l’assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada. Elle a toutefois indiqué que la marionnette géante de François d’Assise, connu pour son souci de l’environnement, sera de la partie, grâce à la paroisse Saint-François-d’Assise qui vient de procéder à quelques amélioration pour faciliter ses déplacements lors d’événements publics.
Le seul «bémol», a-t-elle noté, c’est qu’un archidiocèse de la taille de Montréal n’a pas cru bon de se joindre au mouvement de grève en fermant ses bureaux. Une simple constatation de sa part, a-t-elle ajouté, précisant qu’elle ne critique pas ce choix.
Prises de position
Plus tôt ce mois-ci, l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) s’est exprimée sur la question environnementale via une déclaration de son Conseil Église et Société. «Notre Maison commune est plus que jamais mise en péril, et le cynisme, le populisme et l’intolérance contribuent à miner l’espérance de plusieurs quant aux possibilités de sauvegarder l’avenir de la Terre», a écrit l’AECQ le 12 septembre, faisant référence à une expression du pape François popularisée par Laudato si’.
Évoquant le contexte électoral fédéral, la déclaration invitait à envisager une «Maison commune réconciliée, dans laquelle nous pouvons cohabiter de manière pacifique et fraternelle.»
Le 1er septembre, soixante-quatre congrégations religieuses féminines du Canada ont signé une déclaration concernant «l’urgence climatique». «À titre de religieuses, prendre soin de toute la création de Dieu est une partie essentielle de notre foi. Les changements radicaux de notre climat, provoqués par la libération des gaz à effet de serre, constituent la plus grande menace pour tous les êtres vivants. Pourtant, très peu est fait pour y remédier», regrettaient-elles. Elles rappelaient quelques mesures prises ces dernières années par les communautés, y compris le retrait de leurs fonds de portefeuilles liés aux combustibles fossiles pour investir plutôt dans des projets d’énergie propre et renouvelable.
Mis à jour à 17 h le 26 septembre 2019. Clarification au sujet d’une citation de Mme Royer.
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