Une nouvelle manière originale de vivre le carême a été lancée la semaine dernière. Sur Facebook, le Défi Ixthus entend répondre à sa manière à la mode des «défis» que se lancent les jeunes sur les réseaux sociaux, mais en proposant de les revisiter à la sauce chrétienne.
L’idée a germé il y a deux mois dans l’esprit de Geneviève Gadbois, petite sœur au sein de la Famille Myriam Beth’léem. Elle repensait à l’histoire qu’elle avait entendue un peu plus tôt lors d’une rencontre à leur maison-mère, à Baie-Comeau.
«Quelqu’un avait partagé un défi sur le Net, comme il y en a tant. Mais le but de ce défi particulier était de mener au suicide. On en a eu vent parce qu’une jeune qu’on connait était intimidée depuis un bout de temps dans le cadre de ce défi», raconte-t-elle.
«Le 8 décembre, je ne dormais pas, et ça me revenait. C’est là que l’inspiration est venue, comme une inspiration de la Vierge Marie pour ses enfants», croit-elle, notant qu’on fêtait ce jour-là l’Immaculée Conception. «J’en ai parlé autour de moi aux responsables. Tout le monde était enthousiaste. On a commencé à le bâtir. On a demandé aux jeunes s’ils avaient des défis à proposer. On trouvait que le carême était le moment opportun.»
Sur la page Facebook du Défi Ixthus, on propose un défi pour chaque jour du carême.
Sur la page Facebook du Défi Ixthus, on propose un défi pour chaque jour du carême. Ce défi est habituellement publié la veille, afin de donner l’occasion aux gens d’y réfléchir ou de s’y préparer.
Les défis des deux premiers jours étaient ainsi relativement simples: participer à l’office du mercredi des Cendres et partager le Défi Ixthus sur les réseaux sociaux. Pour les jours suivants, on proposait de ne pas manger de viande, de prendre 10 minutes d’oraison personnelle et de donner un ou plusieurs de ses vêtements personnels à une personne dans le besoin. Chaque défi donne des points et ces points peuvent être comptabilisés.
«Ça commence mollo, mais ça augmente en intensité», promet Geneviève Gadbois. «L’un des futurs défis consistera par exemple à se laver sous une douche froide afin d’être en communion avec ceux qui n’ont pas d’eau courante.»
Le but spirituel recherché est de «fortifier dans la foi, l’espérance et la charité». La nature des défis s’inspire du jeûne, de l’aumône et de la prière.
«Il y a vraiment de tout. Ce n’est pas juste de dire ‘je vais à la messe aujourd’hui’. Oui, c’est là, mais le but c’est aussi de promouvoir notre identité chrétienne. Dans notre monde, on est souvent…. On craint d’être chrétiens. Ça promeut la fierté d’être ce qu’on est. Pas de l’imposer», dit-elle.
Geneviève Gadbois a dû apprendre à se familiariser davantage avec Facebook pour développer le concept, l’hyperactivité sur les réseaux sociaux n’étant pas nécessairement compatible avec la vie de contemplation que l’on retrouve chez la Famille Myriam Beth’léem.
«Le Défi Ixthus, c’est un petit David à côté du Goliath. Mais il faut faire quelque chose quand même.»
Après une semaine, le Défi Ixthus compte environ 250 adeptes pour sa version francophone, et une vingtaine pour le Ixthus Challenge, sa version anglophone.
«Les gens visés sont surtout les jeunes. Beaucoup de jeunes ont besoin de relever des défis. Et les réseaux sociaux, c’est ce qui se répand le plus vite», explique la conceptrice.
La communauté ne sait pas encore si l’expérience sera renouvelée l’an prochain. Elle parle pour l’instant d’un événement «spontané et unique». Un événement est en préparation pour accueillir les gens qui y auront participé, à quelques jours de Pâques. Les détails seront annoncés bientôt.
Quant à la jeune fille de 15-16 ans intimidée au Manitoba qui est en contact avec la maison de la Famille Myriam de Saskatchewan et dont l’histoire pathétique a inspiré cette démarche, on précise qu’elle a dû changer d’école en raison des conséquences du défi axé sur l’intimidation dont elle était victime.
«Le Défi Ixthus, c’est un petit David à côté du Goliath. Mais il faut faire quelque chose quand même. Comment on va y répondre, pour le bien? C’est le souffle derrière Ixthus», assure Geneviève Gadbois.