Le pape François a nommé à l’Académie pontificale des sciences un épidémiologiste qui a géré la réponse de Taïwan au COVID-19, un expert mondial en chimie atmosphérique qui a contribué à expliquer la cause du « trou » dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique dans les années 1980 et une lauréate canadienne du prix Nobel de physique qui travaille avec des lasers.
Chen Chien-jen, l’épidémiologiste, a été vice-président de Taïwan de mai 2016 à mai 2020. Le Vatican a annoncé sa nomination à l’académie le 30 juillet.
Susan Solomon est chimiste et professeure d’études environnementales au Massachusetts Institute of Technology. Sa nomination à l’académie a été annoncée le 31 juillet.
Donna Strickland est une physicienne de l’optique et professeure à l’Université de Waterloo, en Ontario. En 2018, Gérard Mourou et elle ont remporté le prix Nobel de physique pour leur développement de l’amplification par dérive de fréquence, un procédé permettant de créer les impulsions laser intenses maintenant utilisées dans l’industrie et la médecine, notamment pour la chirurgie oculaire au laser. Sa nomination a été annoncée le 2 août.
Ewine Fleur van Dishoeck est une professeure néerlandaise d’astrophysique moléculaire, qui étudie les nuages de gaz que l’on trouve entre les étoiles, le développement de nouvelles étoiles et a contribué à la mise au point de télescopes. Le Vatican a annoncé sa nomination le 3 août.
L’Académie pontificale des sciences, fondée en 1603, rassemble des scientifiques de haut niveau issus de diverses disciplines afin d’étudier et de discuter des derniers développements de la recherche scientifique et de conseiller le Vatican sur les questions touchant à la science. Les membres, dont beaucoup sont des lauréats du prix Nobel, sont choisis en fonction de leur expertise. Plusieurs des quelque 80 membres ne sont pas catholiques.
Chen, cependant, est catholique. Il a été membre du conseil d’administration de l’université catholique Fu Jen et y a enseigné de 2009 à 2015. Il est également membre de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre.
Après avoir obtenu une maîtrise en santé publique à l’université nationale de Taïwan, il a obtenu un doctorat en épidémiologie et en génétique humaine à l’université Johns Hopkins en 1982. Ses recherches ont porté sur les risques sanitaires à long terme des agents environnementaux, tels que l’arsenic, et sur les risques de cancer de divers virus de l’hépatite.
À la fin de son mandat de vice-président, il est retourné à l’Academia Sinica de Taipei en tant que professeur et chercheur.
Susan Solomon a travaillé pendant des décennies à la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis, a mené des recherches en Antarctique et a été membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat qui a partagé le prix Nobel de la paix 2007 avec l’ancien vice-président étatsunien Al Gore.
Elle est la directrice fondatrice de l’Initiative pour des solutions environnementales du MIT, une coalition d’experts de l’université qui s’efforcent de relever les défis posés par le changement climatique.
Donna Strickland, qui est née à Guelph, a obtenu un doctorat en optique à l’Université de Rochester, dans l’État de New York, où elle a mené ses recherches, couronnées par le prix Nobel, avec Gérard Mourou alors qu’elle était encore étudiante.
Elle a travaillé comme associée de recherche au Conseil national de recherches du Canada, comme physicienne au Lawrence Livermore National Laboratory en Californie et au Advanced Technology Center for Photonics and Opto-electronic Materials de l’Université de Princeton. En 1997, elle a rejoint l’université de Waterloo, où son groupe de laser ultrarapide développe des systèmes laser à haute intensité pour les recherches en optique non linéaire.
Ewine Fleur Van Dishoeck enseigne à l’université de Leyde, aux Pays-Bas, et mène ses recherches depuis l’observatoire de Leyde. La page d’accueil de son université explique que « la chimie fondamentale dans l’espace et l’étude de la formation des étoiles et des planètes constituent l’axe principal de nos recherches », dont une partie est axée sur le développement de l’eau sur Terre et son existence potentielle sur d’autres planètes.