Rassemblés à Ottawa ce matin, des dirigeants religieux représentant diverses communautés de foi canadiennes ont demandé au gouvernement fédéral de se doter d’une véritable stratégie nationale de soins palliatifs.
Les représentants religieux ont dit souhaiter l’élaboration d’une véritable «stratégie pancanadienne de soins palliatifs et de soins de fin de vie». Ils demandent que soient accrues «la présence et l’accessibilité des services essentiels de soins palliatifs dans tous les milieux, y compris à domicile». Enfin, ils réclament de l’aide pour les aidants familiaux «sous la forme d’avantages financiers et fiscaux souples».
Cette sortie survient alors que les députés et les sénateurs débattent toujours du projet de loi C-14 sur l’aide médicale à mourir. Le représentant catholique du groupe, l’évêque de Valleyfield, a d’ailleurs déploré que les débats soient «trop centrés sur cette prétendue aide médicale à mourir, qui est en fait de l’euthanasie et de l’aide au suicide».
Mais rarement évoque-t-on la question des soins palliatifs, a poursuivi Mgr Noël Simard, lors de la conférence de presse interreligieuse d’aujourd’hui. «Il nous faut parler haut et fort pour rappeler que ce qui va vraiment répondre aux besoins des personnes en fin de vie, ce sont les soins palliatifs».
«Le besoin pour des soins palliatifs de qualité et largement accessibles à tous les Canadiens et Canadiennes devrait être le souci le plus urgent de notre pays», a déclaré l’évêque catholique aux côtés de représentants des communautés évangéliques, juives et musulmanes.
«Ce que je crains, c’est qu’avec [cette loi sur] l’aide médiale à mourir, les soins palliatifs deviennent de moins en moins importants», a-t-il ajouté. «C’est pourtant la solution pour tous les problèmes de fin de vie.»
«Nous sommes conscients que les soins en fin de vie peuvent être un aspect complexe et difficile des soins médicaux», a pour sa part renchéri l’imam Sikander Hashmi, présent à la conférence de presse. «Nous croyons qu’en plus de la gestion de la douleur, les soins en fin de vie doivent être améliorés par des services qui puissent répondre à tous les besoins de l’être humain. Il est crucial d’inclure dans les soins aux personnes mourantes un soutien psychologique, spirituel et émotionnel», a ajouté le représentant du Conseil canadien des imams.
Pour Julia Beazley, porte-parole de l’Alliance évangélique du Canada, «les soins palliatifs atténuent les souffrances de ceux qui arrivent à la fin de leur vie». Mais, déplore-t-elle, «ces soins ne sont pas accessibles à tous».
«La visite des malades et le soin des personnes mourantes sont des principes fondamentaux de nos croyances respectives et expriment nos valeurs communes», a conclu Mgr Simard.
«Se soucier de ceux et celles qui souffrent, manifester de la compassion aux personnes en fin de vie, être solidaires des membres faibles et vulnérables de notre société sont non seulement des traits essentiels de nos religions mais aussi des éléments de base de notre identité canadienne», a dit l’évêque de Valleyfield.