Un dominicain et un prêtre diocésain, hébergés au Séminaire de Saint-Hyacinthe, sont décédés ces derniers jours après avoir contracté la COVID-19. Huit employés du service de santé et neuf résidents de cette institution (sept prêtres et deux religieux) ont aussi été testés positifs, indique le supérieur, Mgr Jean-Marc Robillard, ex-vicaire général du diocèse de Saint-Hyacinthe.
Le dominicain Raoul (Henri-Dominique) Lecavalier est décédé le 14 octobre 2020 à l’infirmerie de cette résidence à l’âge de 102 ans. Ex-prieur du couvent dominicain du Très-Saint-Rosaire de Saint-Hyacinthe, le père Lecavalier habitait au Séminaire depuis 2007.
Quand le père Lecavalier a commencé à avoir de la fièvre, on a d’abord songé à une pneumonie ou à une pleurésie. Puisqu’un membre du personnel venait d’avoir la COVID-19, on a demandé à ce que le dominicain soit aussi testé. «Il est décédé en état de grande faiblesse, dit Mgr Robillard. Ce n’est que le lendemain de son décès qu’on a reçu le résultat de son test. Il était positif.»
«Un prêtre diocésain est aussi décédé dans la nuit de samedi à dimanche», ajoute-t-il lors d’une entrevue téléphonique. Il s’agit de l’abbé André Leclerc, qui a notamment fondé le comptoir familial du Centre de bénévolat de Saint-Hyacinthe, renommé il y a quelques années Les Trouvailles de l’abbé Leclerc.
Trente-six personnes, des prêtres diocésains ainsi que sept religieux dominicains et trois laïques, habitent aujourd’hui dans ce vaste bâtiment de la rue Girouard, devenu une résidence pour personnes âgées après avoir longtemps accueilli les élèves et les enseignants du réputé Séminaire de Saint-Hyacinthe – une institution maskoutaine dont il conserve toujours le nom.
C’est un membre du personnel de l’infirmerie, «qui travaillait dans une autre résidence pour personnes âgées et qui a côtoyé des gens qui avaient la COVID-19», qui aurait «fait entrer le virus dans la maison» avant d’être testé positif par les autorités sanitaires, dit le supérieur du Séminaire de Saint-Hyacinthe.
Épargné lors de la première vague, le supérieur du Séminaire se montre-t-il inquiet devant cette éclosion? «Oui et non», lance Mgr Robillard. «Ici, la situation est prise très au sérieux. Chaque résident est confiné dans sa chambre et personne n’a le droit de circuler dans les corridors. Des infirmières surveillent de près, chaque jour, tous les résidents. Et on suit les recommandations de la Santé publique.» Il se fait rassurant: «Il n’y a pas de panique dans la maison.»
Malgré l’inquiétude, «on vit cela assez sereinement», ajoute le supérieur qui trouve toutefois difficile de n’avoir pu accompagner ses confrères lors de leur décès ou encore lors de leur transfert dans des hôpitaux de la Montérégie. «Déjà certains sont revenus de l’hôpital. C’est une bonne nouvelle.»
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