Bien qu’un très grand nombre de religieux et de religieuses soient aujourd’hui âgés de plus de 70 ans et que certaines des congrégations dont ils sont membres aient été durement frappées lors de la première vague de la COVID-19, tant les citoyens que les gouvernements peuvent être assurés que les pères, les sœurs et les pères qui vivent au Canada vont continuer de poser un regard bienveillant «sur le monde et sur les quartiers» où ils habitent.
Alors que la deuxième vague de la COVID-19 se répand et oblige toute la société «à faire de nouveaux efforts de solidarité», les chefs des communautés religieuses de tout le Canada redisent, dans une déclaration qu’ils viennent de rendre publique, leur conviction que les citoyens ne pourront que «sortir plus forts de la pandémie».
«Comme vous, nous avons traversé les derniers mois de la pandémie en faisant face aux mêmes défis. Les éclosions dans nos infirmeries et résidences nous ont fait perdre des sœurs et frères, sans pouvoir les accompagner comme nous l’aurions souhaité. Le confinement a été pénible pour plusieurs d’entre nous, comme pour tant de personnes âgées isolées et privées de visites familiales», écrivent les supérieurs des différentes communautés religieuses du Canada.
Même si le confinement du printemps les a obligés à restreindre leurs activités, les religieux et les religieuses ont «senti plus que jamais cet appel à protéger notre terre en reconnaissant que nous sommes tous interdépendants», note ce message publié le 14 octobre 2020 par la Conférence religieuse canadienne (CRC), une association qui regroupe les responsables de 250 congrégations.
«Avec des bras fatigués, mais vaillants, des sœurs se sont mises à fabriquer des masques et des blouses pour du personnel infirmier. Des frères sont allés en renfort auprès de leurs aînés infectés et mourants. Des religieuses ont milité pour la reconnaissance des travailleurs de première ligne afin qu’ils soient acceptés comme résidents permanents du Canada. D’autres ont fait circuler des pétitions pour une relance écologique juste et pour une solidarité internationale renouvelée. Et toutes et tous ont prié le Dieu de la vie pour que l’ombre de la mort s’éloigne», rappelle ce message.
Religieux et religieuses veulent d’abord «dire merci et bénir» tout le personnel soignant qui se dévoue «au service de notre bien-être collectif et personnel, souvent au risque de leur propre santé». Ils souhaitent aussi remercier «les organismes communautaires qui ont maintenu des services essentiels pour les personnes en situation de pauvreté, d’itinérance ou de violence».
Les politiciens et les responsables de la Santé publique, «qui gèrent une situation de crise inédite malgré la critique et la désinformation» et qui veillent «à la santé collective», reçoivent aussi des remerciements des membres de la CRC.
«Face à cette deuxième vague, notre patience collective est usée et plusieurs perdent espoir», reconnaissent-ils toutefois tout en s’inquiétant «des mouvements qui croient aux complots ou incitent à la désobéissance civile face aux mesures sanitaires de base».
Pourtant, estiment les supérieurs des congrégations religieuses masculines et féminines canadiennes, «nous sommes dans une étape déterminante pour l’avenir».
Malgré les «deuils que nous vivons collectivement», la résilience sociale «se construira si nous relevons la tête pour regarder dans la même direction avec espérance et sagesse», affirment-ils.
Près de 11 700 sœurs, frères et prêtres, répartis dans quelque 250 congrégations et instituts de vie consacrée, sont dénombrés par la CRC. Plus de 8000 d’entre eux vivent au Québec. En 2014, la CRC calculait que 94% des religieux canadiens étaient alors âgés de plus de 60 ans.