Rituel pratiqué depuis le XIVe siècle, le chemin de croix est un passage obligé vers Pâques. Avec les siècles, il a pris diverses formes avant de se présenter sous sa mouture actuelle. À Trois-Rivières, le diacre Marcel Foley ose, depuis l’année dernière, renouveler ce rituel afin de lier de manière encore plus sensible la vie quotidienne des croyants à celle de Jésus.
«Je suis membre cursillo depuis des années. C’est le Mouvement des cursillos francophones du Canada qui m’a demandé d’animer le chemin de croix de 2022. À ce moment, j’ai été inspiré par l’Esprit Saint. C’est vraiment spécial», lance en entrevue le diacre permanent Marcel Foley.
C’est ainsi qu’il a eu l’idée d’inviter des personnes pour témoigner du thème lié à une station du chemin de croix. «À chacune des stations, les témoins partagent une expérience en lien avec la station qui leur a été assignée. Leur témoignage dure entre 8 et 10 minutes.»
Mise au tombeau
L’année dernière, le nouvel évêque de Trois-Rivières, Mgr Martin Laliberté, a vécu ce chemin de croix renouvelé quelques semaines avant d’être installé le 8 avril 2022.
«On m’avait demandé de témoigner à la dernière station, soit celle de la mise au tombeau, d’une expérience d’enfermement de laquelle j’étais revenu vivant. Une sortie de tombeau qui donne la vie.»
L’évêque a alors partagé devant une centaine de personnes une rencontre pastorale en Haïti avec un pauvre mendiant mourant.
«J’étais avec lui dans sa maison sans fenêtres, ni porte. J’étais alors missionnaire laïc. Puis, d’un coup, le ciel s’est obscurci. Un orage tropical se préparait. L’eau commençait à entrer dans la maison. Le sol devenait boueux. J’étais avec ce pauvre qui allait mourir. J’étais enfermé là au milieu d’une tempête tropicale avec les éclairs, le tonnerre, le ciel tout noir, la pluie qui entrait dans la maison. Pourtant je ne ressentais pas la peur.»
«Lorsque je suis sorti de la maison, le soleil était de retour. C’est à ce moment que j’ai eu une épiphanie. Elle a orienté toute ma vie. J’ai alors décidé de devenir prêtre. Je voulais bâtir la fraternité universelle telle que je l’ai vécu avec cet Haïtien, pauvre, mendiant, mourant. Il n’y avait pas de personnes plus différentes sur la terre que nous. Pourtant, à ce moment-là, c’est la fraternité universelle qui nous réunissait. Au milieu de la tempête nous avons prié ensemble, mains dans les mains.»
Mgr Laliberté se souvient encore du chemin de croix renouvelé du diacre Foley et des témoignages des participants.
«Il y a beaucoup de chemins de croix qui nous ramènent à l’actualité, mais ils demeurent tout de même théoriques. Là se sont des personnes qui viennent nous partager comment ils ont porté leur croix, comment ils ont retrouvé la vie.»
Cette année le chemin de croix se tiendra à l’église Sainte-Bernadette du secteur Cap-de-la-Madeleine.
Le chemin de croix commencera à 9 h et se terminera à midi. Il sera animé par l’ex-journaliste du Nouvelliste et l’ex-animateur de l’émission Bonjour La vie sur les ondes de Radio VM, Royal Saint-Arnaud.
Des pauses sont prévues afin de rendre l’expérience de trois heures plus conviviale.
Mgr Martin Laliberté est d’avis que ce chemin de croix peut être reproduit dans d’autres diocèses.