«À mes yeux, la neuvaine va être le haut lieu spirituel au Québec cette année», avance Mgr Pierre-Olivier Tremblay, recteur du sanctuaire et évêque auxiliaire à Trois-Rivières. Le Festival de l’Assomption qui se tient du 7 au 15 août au sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap, et qui intègre la traditionnelle neuvaine, devient le premier événement religieux majeur à pouvoir accueillir un nombre un peu plus élevé de personnes en cette année 2020 marquée par la pandémie.
En mars, le confinement a obligé l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal à fermer ses portes aux visiteurs, qui n’ont pu assister sur place à la neuvaine de prières à saint Joseph. Pâques, Pessah et le ramadan ont dû se limiter à des rassemblements très restreints. Le mois dernier, les restrictions des autorités de la santé publique limitaient grandement la participation des fidèles à la neuvaine à Sainte-Anne-de-Beaupré.
Mais depuis le 3 août, la limite de personnes pouvant se tenir dans un même lieu de culte est passée de 50 à 250.
D’abord annulé, le Festival de l’Assomption – la plus importante fête religieuse observée au Québec au mois d’août – pourra finalement avoir lieu.
«On avait commencé à préparer le festival au début de janvier», explique Marc-André Pelletier, coordonnateur aux communications et aux événements pour le Festival de l’Assomption. «Le plan de match était bâti. Il a fallu tout mettre sur pause en raison de la pandémie.»
Puis avec l’assouplissement des mesures sanitaires, le sanctuaire a vu qu’il devenait possible de tenir cet événement, le plus important de son année. Depuis un mois et demi, l’équipe travaille d’arrache-pied pour tout préparer.
«C’est un moyen casse-tête!», lance M. Pelletier d’un ton enjoué. « On doit sans cesse se réorganiser. Les mesures évoluent de jour en jour parfois. Il faut être plus prêt que prêt pour mettre en place les mesures et qu’elles soient respectées.»
Il assure que le plus grand sanctuaire marial au Canada est fin prêt pour veiller à la sûreté et la santé de tous.
«On veut servir la santé de nos visiteurs», insiste Mgr Tremblay.
Puisque la basilique compte diverses salles où il est possible de rassembler des groupes sans que les gens ne se croisent, ce sont jusqu’à 400 personnes qui pourront suivre les messes de la neuvaine de l’Assomption en direct sur place grâce à des haut-parleurs. Ainsi, si la basilique est limitée à 250 personnes à la fois, le sous-sol permet d’accueillir dans une énorme salle 150 personnes de plus.
Un tantinet différent
Le thème du festival cette année est «Tant d’histoires à raconter ». Il vise notamment à souligner le 300e anniversaire du Petit sanctuaire historique situé sur le même site que la basilique.
«Il s’est passé tellement de choses en 300 ans. Encore aujourd’hui, l’histoire se poursuit. Il ne s’agit pas d’avoir un regard nostalgique sur un passé idéalisé, mais de se situer comme héritiers d’une source vivante et bénie», explique Mgr Tremblay.
Le festival sera toutefois différent des années précédentes. Aucune grande scène n’a été installée pour accueillir des spectacles d’envergure. Les offres alimentaires sur le site demeurent restreintes, alors que seul le casse-croûte du sanctuaire est ouvert. Par ailleurs, la Maison de la Madone, qui offre normalement un service d’hôtellerie, est fermée pour une période indéfinie.
Pendant les célébrations, une unique personne est autorisée à chanter à l’avant, à condition qu’elle se tienne à plus de deux mètres des autres. Les fidèles ne peuvent chanter, mais ils sont désormais autorisés à retirer leur masque une fois situés à leur place. Dès qu’ils se déplacent, ils doivent le remettre.
Les processions aux flambeaux – moments marquants de la fin du festival – seront limitées à des contingents de 250 personnes à la fois. Les processions n’iront pas faire le tour du jardin comme c’est habituellement le cas, car on a jugé qu’il serait difficile d’y faire respecter la distanciation physique. Elles feront plutôt le tour de la basilique. «La procession lente et solennelle pour prier pour ceux touchés par la COVID, ce sera un moment fort», croit Mgr Tremblay.
De son côté, le coordonnateur rappelle qu’il s’agit d’une année particulière qui se reflètera sur le festival.
«Je pense que les gens ont bien besoin de ce moment pour se retrouver et réfléchir. Le site est magnifique. Ça va faire du bien. Nous sommes dans une année de solidarité. On va y arriver en équipe», dit-il, confiant.
En temps normal, le Festival de l’Assomption attire environ 45 000 personnes. Les organisateurs croient que ce sont de 8000 à 20 000 personnes qui pourraient y prendre part d’une manière ou d’une autre cette année, dont plusieurs Haïtiens, qui sont attendus au Cap le jour de la fête de l’Assomption, le 15 août.
Pour consulter l’horaire complet du Festival.
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