La Fête-Dieu annuelle du Têche dans le diocèse de Lafayette est un « moment pour nous tous de renouveler notre foi », en suivant l’exemple des premiers Acadiens qui ont été « guidés par leur foi » lorsqu’ils sont arrivés en Louisiane, a déclaré Mgr J. Douglas Deshotel, évêque de Lafayette.
La procession eucharistique de 40 miles en bateau et à pied le long du bayou Têche en est à sa septième année. Elle a toujours lieu le 15 août, jour de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie.
En plus des prières à Marie, des prières seront offertes cette année pour la sanctification et l’unification des familles. En 2020, les participants ont prié pour que la pandémie prenne fin.
La procession de cette année marque le 256e anniversaire de l’arrivée des Acadiens. Chassés de la Nouvelle-France et envoyés en exil, beaucoup ont fini par s’installer en Louisiane.
Ils « ont été les premiers exemples de nettoyage ethnique dans le Nouveau Monde lorsqu’ils ont été forcés de quitter leurs maisons et de s’exiler en raison de leur foi catholique à la fin de la French and Indian War [ndlr : Guerre de la Conquête] », a déclaré Mgr Deshotel dans son discours précédant la Fête-Dieu du Têche de cette année.
« Un grand nombre d’entre eux se sont installés dans le sud de la Louisiane, qui était catholique et française », a-t-il ajouté. « De nombreuses colonies ont été établies le long de la rivière Teche où ils ont construit des églises, des maisons et une nouvelle vie. »
« Tout comme ils ont été conduits par leur foi en Jésus, le pain de la vie, et en Marie, la mère de Jésus, il est temps pour nous tous de renouveler notre foi », a-t-il dit. L’évêque a prié pour que la foi des Louisianais d’aujourd’hui soit « renforcée », comme l’était celle des Acadiens.
La Fête-Dieu du Teche débutera à 8 h par une messe célébrée en français par Mgr Deshotel à l’église catholique Saint-Léon-le-Grand de Leonville.
Après la messe, il y aura une procession eucharistique avec une statue de Marie et de Joseph jusqu’au débarcadère voisin. Les familles sont encouragées à se joindre à la procession en famille et à la suivre jusqu’au débarcadère pour la bénédiction.
Le Saint-Sacrement sera fixé sur un autel sur le bateau de tête sous un auvent. Un autre bateau portera la statue de l’Assomption de la Sainte Vierge Marie.
À 9 h 30, les bateaux partiront en procession sur le Têche en direction de Saint-Martinville, retraçant le voyage effectué par les Acadiens il y a 256 ans. Les habitants du bayou sont encouragés à se rassembler en famille et à saluer le Saint-Sacrement lorsqu’il passera près de chez eux.
La procession du bateau s’arrêtera dans les églises des villes situées le long du Têche pour la récitation du chapelet et la bénédiction : l’église Francis Regis à Arnaudville, l’église Saint-Joseph à Cecilia, l’église Saint-Bernard à Breaux Bridge et l’église Saint-Joseph à Parks.
Le dernier arrêt est à Martinville, où les participants débarqueront et marcheront en procession jusqu’à Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours pour la bénédiction, puis jusqu’à Saint-Martin-de-Tours pour la bénédiction, et enfin jusqu’à la chapelle Mater Dolorosa pour les vêpres solennelles et la bénédiction.
Les confessions seront entendues dans des unités mobiles à chacune des étapes du parcours.
En plus de ceux qui se joindront à la procession eucharistique en bateau, d’autres voyageront en voiture et se rassembleront sur les rives du bayou Têche aux différents arrêts prévus.
Le père Michael Champagne, prêtre de la Communauté de Jésus Crucifié de Saint-Martinville, qui est l’organisateur de cet événement d’une journée, a déclaré que « la procession en bateau avec le Saint-Sacrement et la statue de l’Assomption, à laquelle participent des prêtres, des religieux et des laïcs, est essentiellement ce qui s’est passé en 1765 ».
« Afin de servir les colons acadiens dans le district d’Attakapas, le père Jean-Louis de Civrey accompagnait les Acadiens dans leur voyage sur le bayou Têche », qui est une voie navigable de 125 miles de long dans le centre-sud de la Louisiane.
« Le fait que le prêtre catholique accompagne les Acadiens dans leur voyage [dans la région louisianaise d’] Acadiane témoigne de la grande fidélité de nos ancêtres à leur foi catholique, en particulier à l’Eucharistie et à Notre-Dame », a ajouté le prêtre.
Le père Champagne a indiqué que le pape François a accordé aux participants de la Fête-Dieu du Têche une indulgence plénière pour ceux qui assistent à la messe en français à Leonville, ceux qui font la procession en bateau et ceux qui participent aux dévotions à l’un des nombreux arrêts le long du Têche.
Ceux qui, pour une raison grave, sont empêchés d’assister physiquement à la procession peuvent également obtenir l’indulgence en « unissant spirituellement leurs prières et leurs épreuves » aux participants et en priant « pour la fidélité à la vocation chrétienne, pour le bien de la famille et pour les vocations sacerdotales et religieuses ».
Parmi ceux qui ont participé à la procession annuelle, l’évêque Glen J. Provost de Lake Charles, en Louisiane, l’a qualifiée de « célébration joyeuse de la présence de notre Seigneur, Jésus-Christ, dans la vie de ses fidèles ».
« Je me souviens avec beaucoup d’affection de ma participation à la procession, entouré de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, réaffirmant notre foi en l’Eucharistie, qui est le don spécial de notre Seigneur », a-t-il remarqué. « Quel moment transcendant ! Quel privilège nous avons d’exprimer notre foi de cette manière ! »
Sœur Marie-Thérèse, membre de la Communauté de Jésus Crucifié, qui a été fondée dans le diocèse de Lafayette, a dit avoir reçu la grâce de sa vocation le jour où elle a assisté à la première procession eucharistique en bateau.
« La Fête-Dieu du Têche de 2015 a été un jour qui a sérieusement affecté ma vocation », a-t-elle rappelé. « Faire partie d’une journée si centrée sur Jésus dans le Saint-Sacrement et sa très Sainte Mère le jour de la fête de l’Assomption a bouleversé mon monde. »
La fête est une manifestation de foi tellement visible et publique, a-t-elle ajouté, mais beaucoup de choses se passent dans les « recoins secrets du cœur pendant cette journée remplie de grâce ».