C’est devant une foule estimée à 300 personnes que s’est déroulée à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde la célébration annuelle de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.
Dans un profond recueillement, les fidèles ont écouté 20 représentants de différentes dénominations chrétiennes proclamer des textes bibliques et prononcer des intentions de prière. Le rassemblement a été ponctué de chants religieux et s’est conclu par une rencontre durant laquelle les échanges fraternels ont permis d’ouvrir de nouveaux chemins œcuméniques.
Si cette année la cérémonie était en lien avec les 1700 ans du concile de Nicée, elle coïncidait également avec les premiers jours du cessez-le-feu dans la guerre opposant Israël et le Hamas. « Durant toute la célébration, j’ai été en communion avec les victimes de ce conflit. J’ai pensé à toutes ces personnes qui ont tant souffert et qui continuent de souffrir », a confié à Présence sœur Marie-Paule Rouleau, de l’abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes. Accompagnée d’autres moniales bénédictines, elle s’est dite « enchantée » d’avoir assisté à ce rassemblement. « J’ai goûté à chaque moment de la célébration. »
Joie et unité
« C’était un moment d’une grande beauté », lance Louise Royer, responsable de la pastorale sociale pour l’archidiocèse de Montréal. « Le chant, la présence des leaders de plusieurs dénominations chrétiennes, la ferveur de l’assemblée, la voûte de la cathédrale, tout cela m’a évoqué le ciel », lance-t-elle avec enthousiasme. « Quelle joie de constater qu’après 1700 ans, le credo du concile de Nicée fait toujours consensus! Nous partageons tous une même boussole: Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, fidèle facteur d’unité. »
Pour sa part, Mélanie, membre du Chemin Neuf, communauté œcuménique originaire de France et établie dans l’archidiocèse de Montréal, a eu la joie de faire connaissance avec l’évêque anglicane de Montréal, Mary Irwin-Gibson. « J’ai trouvé cela intéressant de pouvoir la rencontrer. Elle nous a expliqué ce qu’elle vit de l’intérieur. J’ai également apprécié l’opportunité de connaître des représentants d’autres Églises. »
L’évêque Mary Irwin-Gibson a souligné qu’elle participe à l’évènement depuis son ordination en 2015. Elle rappelle que l’œcuménisme est une priorité pour l’Église anglicane. En cette dernière année de son mandat en tant qu’évêque, elle se dit heureuse d’avoir eu l’occasion de rencontrer des chrétiens orthodoxes dans le cadre des célébrations favorisant l’unité.
Initiatives œcuméniques
Louise Royer a également souligné que l’œcuménisme se concrétise dans des initiatives en faveur de la justice sociale et économique, comme la campagne Transformer la dette en espoir, mise en œuvre par l’organisme catholique Développement et Paix – Caritas pour le temps du Carême cette année. Elle vise entre autres à «empêcher que les crises de la dette ne se reproduisent en s’attaquant à leurs causes profondes, en réformant le système financier mondial pour donner la priorité aux personnes et à la planète». Plusieurs organismes et mouvements chrétiens participent à cette initiative internationale. Au Canada, en plus de Développement et Paix, Kairos Canada et la Fondation mondiale luthérienne, notamment, cherchent à recueillir 100 000 signatures en faveur de l’élimination de la dette des pays les plus pauvres.
Par ailleurs, plusieurs participants interviewés par Présence notent cependant qu’un véritable dialogue œcuménique et le cheminement vers une unité chrétienne respectueuse des différences nécessitent plus qu’une rencontre annuelle. C’est le cas d’Atef, membre du Chemin Neuf et originaire d’Égypte. « C’est important de vivre ce genre d’événement. Je souhaite que cela soit plus fréquent. Il faut sortir du cadre où nous nous rencontrons une heure et nous repartons chacun de notre côté. Il faut qu’un dialogue sérieux se réalise entre les Églises afin d’atteindre une unité réelle, qui dure dans le temps », lance-t-il.