Le diocèse de Saint-Jean-Longueuil annonce que la police nationale française a terminé son enquête concernant les allégations portées contre le religieux Jean Roudy Denois. Le dossier est clos et «aucune accusation civile ne sera retenue dans cette affaire», indique le diocèse par voie de communiqué.
En septembre 2025, l’évêque Claude Hamelin avait relevé temporairement de ses fonctions le père Jean Roudy Denois puisqu’une plainte venait d’être déposée déposée contre lui en France. Ce religieux d’origine haïtienne aurait porté «atteinte à l’intégrité sexuelle d’une femme majeure». Les actes allégués auraient été commis entre 2013 et 2014.
Présent au Québec depuis 2018, ce religieux membre de la Société des prêtres de Saint-Jacques, une société missionnaire de Bretagne, avait été nommé vicaire général du diocèse de Saint-Jean-Longueuil en 2020.
L’évêque Claude Hamelin s’est dit «soulagé que ces procédures aient permis de clarifier la situation et de lever les doutes concernant la conduite de père Jean». Il confirme avoir eu une conversation téléphonique avec le religieux plus tôt cette semaine. «Le père Jean a manifesté sa satisfaction d’être libéré des allégations qui pesait sur lui et il a remercié le diocèse de son appui dans la recherche de la vérité au cours des derniers mois» confie Mgr Hamelin.
«Conformément aux règles canoniques en vigueur, la Société des prêtres de Saint-Jacques doit toutefois conclure l’enquête ouverte auprès du Tribunal pénal canonique national de la Conférence des évêques catholiques de France. Le diocèse attendra ces conclusions avant d’annoncer les suites qu’il donnera quant à la réintégration de père Jean dans ses fonctions», ajoute Yvon Métras, le secrétaire général du diocèse de Saint-Jean-Longueuil.
Présence a appris que le religieux n’a jamais été arrêté, ni même détenu, tant par la Gendarmerie nationale que par la Police nationale durant son séjour en France.
Décès du nonce Luigi Bonazzi

Nonce apostolique au Canada de 2013 à 2020, Mgr Luigi Bonazzi est décédé en Italie le mercredi 3 décembre 2025. Il était âgé de 77 ans.
C’est l’évêque de Bergame Francesco Beschi qui a annoncé la nouvelle. «Je suis profondément attristé par la disparition d’un confrère évêque et d’un ami sincère auquel je tenais beaucoup», a-t-il déclaré.
«À son retour à Bergame, nos échanges étaient toujours enrichissants, car sa position privilégiée de représentant du pape s’alliait à un témoignage de foi profonde et d’une intense spiritualité. J’ai toujours été frappé par son approche à la fois humaine et ecclésiale de sa mission de nonce apostolique», a ajouté Mgr Beschi.
Né en 1948, ordonné prêtre pour le diocèse de Bergame à l’âge de 25 ans, Mgr Luigi Bonazzi a ensuite œuvré auprès de la diplomatie vaticane dans différents pays. C’est en 1999 qu’il devint nonce, alors que le pape Jean-Paul II le nomme en Haïti. Il sera nommé à Cuba en 2004, puis en Lituanie, en Estonie et en Lettonie en 2009. Nommé au Canada quatre ans plus tard, il quittera ses fonctions le 10 décembre 2020. Le pape François le nomme alors nonce apostolique en Albanie. Il y œuvrera jusqu’au 21 janvier 2025.
Le journal L’Eco di Bergamo indique que Mgr Bonazzi est décédé en raison de complications respiratoires. Ses funérailles seront célébrées le vendredi 5 décembre en l’église paroissiale de la commune de Gandino, là même où il est né.
Deux haltes-chaleur à Montréal
Dès la mi-décembre, deux haltes-chaleur seront ouvertes dans des bâtiments religieux, vient d’annoncer Soraya Martinez Ferrada, la nouvelle mairesse de Montréal.
Dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, l’église Sainte-Bibiane, dorénavant fermée au culte, sera transformée en une halte-chaleur destinée aux femmes en situation de vulnérabilité. Dès la mi-décembre, ce service pourra recevoir jusqu’à 20 femmes par nuit.
L’ancien couvent Sainte-Émélie, situé dans l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, va accueillir cet hiver une halte-chaleur destinée aux personnes en situation d’itinérance. Jusqu’à 60 personnes pourront s’y réchauffer, de soir et de nuit.
L’église Sainte-Bibiane, construite en 1955, est fermée depuis octobre 2022. La Ville de Montréal a acquis cette église en 2024 afin de la convertir, avec l’aide de partenaires locaux, en un lieu d’hébergement de transition afin de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. «Notre arrondissement avait grandement besoin d’une telle ressource», indique l’agent de pastorale sociale Martin Fontaine de la paroisse Saint-Esprit de Rosemont. Cette église paroissiale accueille déjà l’organisme Libre Espace qui accueille les personnes en situation d’itinérance.
Quant au couvent Sainte-Émélie, il a été érigé au début du XXe siècle par la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM). Les religieuses ont quitté l’endroit en 2017. Il est maintenant la propriété de l’organisme Habitations Loge-Accès.
Laïcité: lettre aux députés
Les autorités du diocèse de Saint-Hyacinthe ont invité plus tôt cette semaine les catholiques à écrire à leur député afin de manifester leur opposition «aux recommandations du Rapport Pelchat-Rousseau sur la laïcité et au projet de loi constitutionnelle de 2025».
Les propositions contenues dans ces deux documents «placeraient le Québec, selon toute vraisemblance, parmi les régimes démocratiques les plus restrictifs au monde en matière de liberté religieuse», explique le modèle de lettre qui est offert par le diocèse.
On reproche au Rapport Pelchat-Rousseau ainsi qu’au projet de loi 1, Loi constitutionnelle de 2025 sur le Québec, de proposer la taxation des lieux de culte, de supprimer les crédits d’impôt que génèrent les dons aux organismes religieux et de «marginaliser des millions de Québécois croyants».
On craint que de telles mesures, si elles sont adoptées, porteront «atteinte non seulement à la liberté de religion, mais aussi au droit des parents de transmettre leurs valeurs et leurs croyances à leurs enfants, rôle qui leur appartient en priorité et non à l’État».
La lettre se termine par ces mots: «les électeurs s’attendent à ce que leur député défende la liberté de religion, les chartes québécoise et canadienne dans leur esprit actuel, et la contribution précieuse des communautés de foi à la société».
Mentionnons que les députés n’ont pas à voter l’acceptation ou le rejet d’un rapport commandé par un ministre. Le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, avait commandé un rapport sur la laïcité aux avocats Christiane Pelchat et Guillaume Rousseau. Le document de près de 300 pages qu’il ont rédigé a été rendu public le 26 août 2025. Les auteurs y énoncent 50 recommandations «pour améliorer la compréhension et la mise en œuvre de la laïcité de l’État du Québec».
Invité à expliquer pourquoi la lettre proposée par le diocèse de Saint-Hyacinthe mentionne des restrictions ou des mesures qui ne sont aucunement présentes dans le projet de loi 1 et pourquoi elle omet le récent projet de loi 9, entièrement consacré au renforcement de la laïcité, le chancelier diocésain Patrice Savadogo reconnaît que ce document aurait dû être publié plus tôt. Ce «retard d’exécution» milite en faveur du retrait, «purement et simplement», de cette invitation à écrire une lettre à son député, déclare-t-il.
L’Assemblée des évêques catholiques du Québec n’a pas souhaité commenter le contenu de cette lettre de protestation, une initiative locale. «Depuis l’automne, plusieurs groupes religieux ou non ont proposé des campagnes de sensibilisation sur les enjeux de la laïcité et les diocèses peuvent choisir d’en faire la promotion ou non. L’Assemblée des évêques, pour sa part, a choisi de ne pas encourager ni de décourager l’une de ces campagnes».
Les auditions publiques sur le projet de loi 1, Loi constitutionnelle de 2025 sur le Québec, ont débuté le jeudi 4 décembre 2025. Elles se poursuivront jusqu’à la mi-février. Cinq organismes chrétiens, juifs et musulmans vont y témoigner en février. Ce sont l’Association chrétienne pour la Francophonie, le Réseau évangélique du Québec, le Centre consultatif des relations juives et israéliennes, le Conseil national des musulmans canadiens et la Table de concertation des organismes musulmans du Québec.









































