Membre de l’Ordre du Canada, grand officier de l’Ordre national du Québec, le jésuite René Latourelle est décédé le jeudi 16 novembre à Richelieu. Il était âgé de 99 ans.
Le père Latourelle «éprouvait, depuis quelque temps, des difficultés de respiration. Il ne donnait pas, cependant, des signes d’une mort imminente. Il est demeuré lucide jusqu’à la fin», indique l’avis de décès que sa communauté a acheminé ce lundi. Il est décédé à l’infirmerie de Richelieu.
Né à Montréal le 28 octobre 1918, il entre à l’âge de 20 ans au noviciat de la Compagnie de Jésus et est ordonné prêtre en 1950 par l’archevêque de Montréal, Mgr Paul-Émile Léger. Docteur en histoire et en théologie, il fut professeur de théologie fondamentale aux Facultés jésuites de Montréal jusqu’en 1959.
Il reçoit alors du général des jésuites une affectation «terrifiante». On l’envoie à l’Université Grégorienne de Rome, une université pontificale dirigée par les jésuites. «Aucun Québécois n’y a encore enseigné. J’étais terrassé», confie-t-il à la revue religieuse Signes. Il y demeurera trente ans.
Il suivra donc de près les différentes sessions du concile Vatican II. «Comme j’étais un jeune théologien et non un expert, j’ai été conseiller de théologiens. À quelques reprises, j’ai pu donner mon avis au cardinal Léger», raconte-t-il encore. En 1988, il dirige la publication des trois volumes (1800 pages) de Vatican II: Bilan et perspectives. Vingt-cinq ans après, un ouvrage qui paraît presque simultanément en quatre langues.
Dans le livre De la morosité à l’espérance qu’il rédige en 1994 – il a alors 76 ans – il qualifie le pape Jean XXIII, qu’il a rencontré à quelques occasions, de prophète moderne. «Jean XXIII a été le prophète suscité par l’Esprit pour faire entrer l’Église dans la société contemporaine. On l’a traité parfois d’exalté, d’illuminé. La vérité est bien différente. Certes, Jean XXIII faisait à Dieu un crédit illimité, mais sa décision n’avait rien d’irréfléchi. Il était convaincu que l’Église n’est ni une citadelle, ni un musée, mais un jardin qui ne cesse de fleurir. Il voulait une Église ressourcée, en dialogue avec le monde d’aujourd’hui.»
De retour au Québec, il publie plusieurs livres sur les premiers missionnaires jésuites en Nouvelle-France.
Les obsèques du père René Latourelle seront célébrées à la Résidence Notre-Dame de Richelieu le samedi 25 novembre à 14 h. C’est le supérieur provincial des jésuites, Erik Oland, qui présidera la célébration.