La santé du pape lui permettra-t-elle d’effectuer le voyage prévu pour juillet au Canada?
La question se pose après plusieurs annulations causées par les ennuis de santé du souverain pontife.
Son voyage prévu au Liban en juin a été annulé il y a quelques semaines. Il y a quelques jours, le Vatican annonçait le report du voyage prévu en République démocratique du Congo et au Sud-Soudan. L’annulation de tels voyages n’est pas habituelle, mais pas complètement inédite non plus.
Le 13 juin, le Vatican annonçait que le pape ne sera pas en mesure de présider les célébrations de la Fête-Dieu, à Rome.
«En raison des limitations imposées au pape par sa gonalgie et des besoins liturgiques spécifiques de la célébration, la sainte messe et la procession avec la bénédiction eucharistique ne seront pas célébrées le jour de la Fête-Dieu», indique un communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège.
Avancer malgré les doutes
Cette série d’annonces vient faire planer un doute sur les chances de voir le séjour du pape au Canada se concrétiser.
Les organisateurs du périple canadien prévu du 25 au 29 juillet affirment cependant que pour l’instant, le plan va de l’avant.
«Nous avons des contacts quotidiens avec Vatican. Nous n’avons aucun signal comme quoi il faut ralentir le rythme. On se prépare pour que le voyage ait lieu», assure la directrice des communications de l’archidiocèse de Québec, Valérie Roberge-Dion.
Ces espoirs se fondent notamment sur la manière dont le voyage du pape est en train d’être organisé au Canada.
«Ça fait plusieurs mois qu’on prépare une visite qui tient compte de sa santé fragile. Le programme est léger. On évite les éléments plus fatigants, comme des sauts puce d’une place à l’autre, ou les voyages en hélicoptère. On garde ça le plus réaliste possible. On est confiants pour l’instant», précise-t-elle.
«À l’heure actuelle, nous continuons à aller de l’avant avec notre planification», réaffirme de son côté le chef principal des communications pour la visite papale au Canada, Neil MacCarthy.
«Nous prenons grand soin de prévoir des périodes de repos importantes pour le Saint-Père et de veiller à ce que sa participation aux événements soit limitée dans le temps – environ une heure dans la plupart des cas», détaille-t-il. Il dit «continuer à prier» pour que la santé du pape lui permette de bel et bien venir au Canada dans un mois.
Africains heurtés de voir le pape au Canada?
Le fait que le pape fasse l’impasse sur son séjour africain pour venir au Canada à la fin du même mois pourrait-il être mal reçu de la part de Congolais et de Sud-Soudanais qui préparaient cette visite depuis longtemps?
«Je n’ai pas de contrôle sur la réception d’une annulation comme celle-là. Je ne peux pas comparer la situation. Mais certains pourraient aller dans ce sens-là, effectivement», convient Mme Roberge-Dion. Elle invite cependant à tenir compte qu’il s’agit de «types de voyage» différents «en termes d’exigence».
Quant à M. MacCarthy, il indique qu’il ne peut pas spéculer sur la raison de l’annulation de l’Afrique «en dehors de la déclaration officielle fournie par le Vatican».
L’annonce de l’annulation a eu lieu à la fin de semaine dernière. Au cours de la fin de semaine, le pape s’est dit désolé d’avoir dû se résigner à prendre cette décision et s’est engagé à honorer son engagement à s’y rendre le plus tôt possible.
Un horaire en attente de confirmation
Des versions préliminaires de l’horaire du voyage papal au Canada circulent dans divers milieux. Les organisateurs se refusent toujours à en dire davantage, car ils estiment qu’il serait «irrespectueux» de devancer les annonces, qui devraient venir de Rome.
«La santé du pape peut être un facteur sur le dévoilement des détails», rappelle Valérie Roberge-Dion.
On sait que le pape doit venir à Québec, à Edmonton et à Iqaluit. Mais ni l’ordre des lieux visités ni le détail de ce qu’il y fera n’est encore officiellement connu. Diverses sources font évidemment mention de rencontres avec des Autochtones. Il n’est pas exclu qu’il puisse aussi en profiter pour rencontrer le clergé canadien, voire des représentants de la vie consacrée.
Il n’y a pas encore de date prévue ou annoncée pour l’annonce des détails, dit-on. «Le fait de ne pas encore être fixé retarde un peu le travail», reconnait Mme Roberge-Dion.
Neil MacCarthy affirme pour sa part s’attendre à une annonce «dans le courant de la semaine prochaine».
«Une fois confirmée, nous aurons tous les détails avec les dates et heures spécifiques des lieux. Compte tenu de l’état de santé du Saint-Père, le programme fait l’objet d’un examen attentif de la part du Vatican et doit être approuvé personnellement par le pape», dit-il.
Selon les informations obtenues par Présence, le pape débuterait son voyage dans l’ouest, avec de revenir vers l’est du Canada.
«Mais ce n’est pas impossible que ça vire de bord», tempère Mme Roberge-Dion. «Les choses sont encore en train d’être ficelées. C’est un tour de force de boucler un programme en si peu de temps. Et si une activité doit être retirée à la dernière minute, cela pourrait créer de la déception. Nous voulons donc attendre avant de donner les détails.»
Quant aux coûts associés au voyage papal, là encore les détails restent à confirmer. Les organisateurs assurent toutefois que le voyage sera «sobre» et que la facture sera assumée par diverses instances, dont l’Église canadienne et divers paliers de gouvernement.