Les négociations entre l’archidiocèse de Québec et les victimes alléguées de prêtres pédophiles ont été rompues, vient d’indiquer le cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats.
Les avocats des victimes et de l’archidiocèse se rendront donc au Palais de justice de Québec le 5 avril 2022.
Lors de cette audience, les deux parties vont demander au juge Bernard Godbout d’autoriser ou encore de refuser que l’action collective intentée contre l’archidiocèse de Québec en 2020 aille de l’avant.
Le 21 août 2020, Gaétan Bégin et Pierre Bolduc, des hommes alors âgés de 80 et 63 ans, ont affirmé avoir été agressés, durant leur jeunesse, par le curé de leur paroisse respective. Ils ont demandé à la Cour supérieure d’autoriser une action collective au nom de toutes les personnes qui auraient été abusées par des membres du clergé diocésain ou du personnel pastoral depuis 1940.
En juin 2021, le juge Jacques Godbout de la Cour supérieure a accepté la publication d’avis publics sur cette affaire dans huit journaux de la région de Québec, et cela même si le recours collectif n’avait toujours pas été autorisé.
Dans son jugement, il indiquait que les parties avaient «la volonté de discuter pour trouver un règlement hors cour». C’est pourquoi elles souhaitaient «avoir un meilleur aperçu du nombre potentiel de membres qui pourraient s’inscrire et bénéficier du règlement le cas échéant».
Il faut savoir que Gaétan Bégin et Pierre Bolduc réclament chacun 600 000 $ à l’archidiocèse de Québec. Si le recours collectif est accueilli, toute autre victime pourra aussi réclamer des dommages non pécuniaires, pécuniaires et punitifs, au même titre que les deux représentants du groupe.
«En ce moment, 88 personnes se sont inscrites à l’action collective après avoir pris connaissance des avis», confirme Me Alain Arsenault. Il ajoute que les déclarations de 74 personnes ont été recueillies par les membres de son cabinet.
«Je confirme que des négociations ont bien eu lieu dans ce dossier et qu’elles ont été rompues par l’archidiocèse», déplore-t-il.
Du côté de l’archidiocèse de Québec, on n’a pas souhaité commenter la rupture de ces négociations. «Nous avons été informés que le juge entendra, le 5 avril, les arguments des deux parties sur l’action collective. Nous n’avons pas d’autre commentaire pour l’instant», a réagi Valérie Roberge-Dion, l’attachée de presse du cardinal Gérald Lacroix, l’archevêque de Québec. Me Catherine Cloutier, une avocate de la firme Stein Monast qui représente l’archidiocèse dans cette affaire, n’a pas répondu aux demandes de l’agence de presse Présence.