*En réaction à l’entrevue du 24 septembre avec la docteure Valérie Julie Brousseau.
Je vous félicite d’avoir publié cet article. Je suis toujours favorable aux débats d’idées.
Je remercie la Dre Valérie Julie Brousseau d’avoir accepté de donner son point de vue, même s’il ne concorde pas avec la position de la hiérarchie religieuse, et de nous avoir ouvert la fenêtre sur la perception que peut avoir le monde de la santé. Je suis admiratif devant son respect de la vie humaine, de la conception à la mort.
Je n’arrive pourtant pas aux mêmes conclusions dans ce dossier.
La docteure indique que, lorsqu’elle entre dans une église, elle voit des têtes blanches, «des gens vulnérables». Elle en conclut qu’il s’agit d’une population particulièrement à risque et cela clôt le sujet.
J’aimerais faire un parallèle avec la conduite automobile chez les aînés. On sait que le taux de collisions par 10 000 km est plus élevé pour les gens de 65 ans et plus. Mais les aînés ont adopté des stratégies d’adaptation: moins de distance parcouru, conduite en dehors des périodes de pointe et de la congestion, moins de conduite le soir et la nuit, etc., ce qui fait que le taux de collisions par 10 000 personnes est tout à fait comparable à la population en général. Le gouvernement a pris acte de la situation et n’interdit pas la conduite aux personnes de 65 ans et plus. De la même façon, dans l’église que je fréquente, les participants suivent très bien les règles sanitaires (distanciation etc.), ce qui n’a pas été le cas de certains bars ou restaurants.
La docteure trouve que le fait qu’il y ait eu décès dans les communautés religieuses doit peser lourd dans la réflexion. Je trouve que la comparaison avec la célébration du culte en paroisse est plus que boiteuse. Les membres d’une communauté religieuse sont considérés comme faisant partie d’une bulle; ils ont des interactions en dehors de leur participation au culte.
Je crois qu’il faut prendre les décisions sur la base des faits. Or, depuis la réouverture des lieux de culte le 27 juin, avec les mesures de distanciation physique, le lavage des mains, le port du masque lorsque les gens circulent, il n’y a pas eu de contamination. Comme pour la conduite automobile, les aînés sont très soucieux de leur santé et de leur sécurité, et ils ont adopté des comportements en conséquence.
Je crois donc que le gouvernement devrait autoriser l’ouverture des lieux de culte surtout en fonction des critères du paragraphe ci-haut. Le chiffre de 250 participants convient particulièrement aux églises catholiques, généralement plus grandes que les lieux de culte des autres confessions (encore que certaines Églises pentecôtistes sont volumineuses) ou des autres religions, mais la même règle devrait s’appliquer.
Je suis d’accord avec elle que les autorités de la santé auraient avantage à mieux expliquer leurs décisions. Je pense même qu’ils devraient fournir des justifications détaillées et contextualisées.
Paul Mackey
Québec