*Présence publie des documents et des lettres ouvertes en lien avec l’actualité. Voici le texte lu par l’historien Robert Comeau, président de la Société historique de Montréal, lors de la messe tenue à la basilique Notre-Dame soulignant le 376e anniversaire de Montréal.
Monseigneur Christian Lépine, archevêque de Montréal,
Madame Marion Dehais, consule générale-adjointe de France à Montréal,
Madame Valérie Plante, mairesse de Montréal,
Distingués invités, chers amis,
La Société historique de Montréal, qui fête cette année son 160e anniversaire, est heureuse de vous accueillir à cette messe commémorative de la fondation de Montréal. Depuis 1917, donc après plus de 100 ans, nous poursuivons cette tradition instaurée par le président d’alors de la Société historique, Victor Morin, de rendre hommage aux fondateurs et fondatrices de Montréal.
L’an dernier, le gouvernement du Québec, en vertu de la loi sur le Patrimoine culturel, a désigné, dans le répertoire des événements à commémorer, la fondation de Montréal en tant qu’événement historique. Cette désignation repose sur les motifs suivants:. «Le 17 mai 1642, un groupe chargé par Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance fonde l’établissement de Ville-Marie sur l’Île de Montréal. Malgré l’opposition du gouverneur Charles Huault de Montmagny, ce groupe prend possession de l’île au nom de la Société Notre-Dame de Montréal. Cette organisation à vocation pieuse est créée en 1639 par Jérôme Le Royer de la Dauversière, l’abbé Jean-Jacques Olier et Pierre Chevrier. Elle a comme objectif de fonder un établissement missionnaire sur l’Île de Montréal où pourraient cohabiter des Français et des Amérindiens convertis au christianisme. Les colons s’installent sur la Pointe-à-Callière, à la rencontre de la rivière Saint-Pierre et du fleuve Saint-Laurent (…) En raison de sa position stratégique, Ville-Marie, déjà fréquentée par les Amérindiens, devient rapidement la tête de pont du commerce des fourrures en Nouvelle-France. Au cours des siècles suivants, la colonie accédera au rang de ville cosmopolite et de métropole économique du Québec et du Canada.»
Cette année, nous avons une pensée particulière pour Marguerite Bourgeoys qui a fondé la première école en 1658 à Ville-Marie. Nous rendons ainsi hommage aux religieuses de la Congrégation Notre-Dame qu’elle a fondée et qui a poursuivi son oeuvre éducative. Je veux enfin rendre hommage à Jacques Cousin, président honoraire du comité Paul Chomedey de Maisonneuve de France, décédé en 2017, qui a travaillé pendant plus de 50 ans à mettre en valeur la contribution de Maisonneuve et à faire connaître de nombreux personnages de notre histoire en France, et plus particulièrement à Neuville-sur-Vanne, lieu de son baptême.
Cette année, le 1er juin prochain, à Pébrac, dans la petite commune d’Auvergne de France où Jean-Jacques Olier fut prévost de l’abbaye, on rappellera que cet abbé, fils d’un important conseiller du Roi de France et qui disposait d’une imposante fortune, rêvait de la mettre au service d’une grande cause. Un échevin de la ville de Laflèche, Jérôme le Royer de la Dauversière, le convaincra de créer au Nouveau Monde une cité qui soit un exemple d’humanité. Ensemble, ils créent une société qui permettra au brillant officier Paul de Chomedey de Maisonneuve de venir fonder en Nouvelle-France, ce premier établissement qui deviendra Ville-Marie. Le maire de Pébrac, les élus et les membres de l’Association des amis de Pébrac ainsi qu’une délégation de la Société historique de Montréal célébreront ce lien entre Pébrac et Montréal en dévoilant une plaque rappelant le rôle joué par Jean-Jacques Olier dans la fondation de notre ville. Madame Valérie Plante, mairesse de Montréal, a tenu à souligner le lien d’amitié entre ce modeste village d’Auvergne et Montréal. Transformons ce lien historique en une relation amicale entre ces lieux de mémoire communs.
Soyons fiers, dans cette ville devenue multiculturelle, d’avoir conservé le français comme langue officielle, de rappeler aujourd’hui les origines françaises de Montréal, ainsi que sa fondation par des ecclésiastiques et des membres laïcs de la Société Notre-Dame qui ont voulu créer ici au XVIIe siècle un monde meilleur.
Robert Comeau
Société historique de Montréal
dimanche 20 mai 2018