*Présence reproduit ici le texte de l’hommage lu par Rolande Parrot aux funérailles de Mgr Lucien Labelle le 15 février 2019 à la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, à Longueuil.
Je vais exprimer tout simplement quelques impressions qui ont marqué mes relations avec Mgr Labelle durant plus de 20 ans.
J’ai connu Mgr Labelle jeune prêtre, début de la trentaine, lorsqu’il animait un ciné-club à mon école secondaire, au début des années 1950. À cette époque, le cinéma était en plein essor. Il nous enseignait le langage cinématographique et le sens critique des films selon les valeurs chrétiennes.
Je l’ai retrouvé, lorsque j’ai été responsable des communications sociales au diocèse de Joliette, en 1968, trois ans après la fin du concile œcuménique Vatican II. On se rappelle que parmi les constitutions, décrets et déclarations du Concile, l’Église a reconnu l’importance des moyens de communication sociale qui s’adressaient non seulement aux individus, mais aussi à tous les peuples et nations. Le décret sur Les moyens de communication sociale a été publié en décembre 1963.
Mais, homme de vision, l’abbé Labelle avait déjà fondé, en 1957, le Centre catholique national du cinéma, de la radio et de la télévision, un organisme devenu l’Office des communications sociales (OCS) puis Communications et Société, comme nous le connaissons aujourd’hui.
Lorsque je l’ai rencontré en 1968, il avait formé une équipe solide dont les membres avaient chacun une responsabilité propre en cinéma, radio et télévision, presse écrite et formation.
Son objectif comprenait deux volets :
Le premier, se servir des médias en produisant des vidéos, des émissions de radio, des articles dans les journaux nationaux et locaux sur la foi chrétienne et la vie de l’Église;
Le second, servir les médias en répondant à leurs demandes d’entrevues, de témoignages et d’échanges. Les professionnels des médias étaient alors ouverts à faire connaître le message de l’Église en invitant des évêques, des théologiens et théologiennes et autres responsables de la vie en Église à participer à des émissions de radio et de télévision.
Mgr Labelle a été l’instigateur de cours de formation sur les divers médias pour les responsables diocésains des communications sociales. Ces sessions d’étude étaient essentielles, car notre responsabilité était relativement nouvelle. Les professeurs et animateurs d’ateliers étaient des professionnels des médias, ce qui nous faisait apprécier leur compétence et mieux saisir l’influence des médias dans la société.
Au temps des Fêtes, Mgr Labelle organisait un 5 à 7 annuel auquel il invitait les patrons des médias de Montréal ainsi que les responsables diocésains et ceux des organismes ecclésiaux qui se préoccupaient des communications dans l’Église. Une rencontre agréable et instructive que je ne voulais jamais manquer.
Mgr Labelle était un homme racé, réservé, discret. Aux réunions du conseil d’administration, il parlait peu et observait. Je ne l’ai jamais entendu donner des conférences.
Cependant, il était un fin stratège et diplomate. Il était doué d’une extraordinaire aptitude à entretenir des relations efficaces autant avec les professionnels des médias qu’avec les autorités dans l’Église.
Ayant été membre du conseil d’administration durant de nombreuses années, j’ai suivi Mgr Labelle comme directeur de l’Office national des communications sociales, jusqu’à son départ en 1992. J’ai beaucoup appris à son contact.
Il était pour moi un ami pour qui j’avais beaucoup d’estime et d’admiration.
Rolande Parrot